Mendicité interdite: la police va sévir

Depuis ce jeudi 1er novembre, la mendicité est interdite sur l’ensemble du territoire vaudois. Une amende de 50 à 100 francs sanctionnera les contrevenants. Comment Lausanne va-t-elle appliquer ce nouveau réglement? Les réponses du Municipal en charge de la Police, Pierre-Antoine Hildbrand.

Lausanne Cités: Quelle est la stratégie mise en place par la Ville dans ce nouveau contexte?

Pierre-Antoine Hildbrand: Dès ce 1er novembre, la loi cantonale est appliquée systématiquement. Il s’agit d’une contravention passible d’une amende (de 50 à 100 francs, ndlr). Dans l’intervalle, nous avons donné l’ordre aux collaborateurs du Corps de Police d’informer les personnes qui mendient, bien qu’elles le sachent déjà souvent, de l’entrée en vigueur prochaine de l’interdiction de cette activité et de ses conséquences pour elles.

La plupart de ces personnes appartiennent à la communauté rom. Ces gens n’ont généralement ni adresse fixe, ni moyens financiers pour payer les amendes qu’ils recevront. Comment allez-vous procéder?

La Police constatera la contravention, fera cesser le trouble et dénoncera les faits. La loi prévoit que c’est la Préfecture qui est en charge des sanctions, dans ce cas ils recevront une amende, aggravée à terme en cas de récidive ou de non-paiement.

Ces personnes sont par ailleurs, pour la plupart, détenteurs de pièces d’identité roumaines, donc européennes. A ce titre, on ne peut pas les expulser. Un problème supplémentaire pour vous?

On est en train de se doter d’outils pour régler une activité gênante pour une large part de la population et sans avenir. Mon but, en tant que directeur de la sécurité à Lausanne, n’est pas d’expulser des personnes, chose qui ne relève pas de mon autorité et n’est pas de mon ressort, mais de garantir l’ordre public, conformément à la loi.

Il est prévu à terme d’introduire une disposition permettant aux corps de police de prononcer des interdictions de périmètre. Sera-t-elle suffisante pour éradiquer le phénomène ?

Chaque chose en son temps. Nous aviserons en fonction de la situation. Il y a une volonté forte d’agir sur les problèmes qui touchent les espaces publics. Au niveau communal, nous étudions en effet la possibilité aussi de renforcer les interdictions de périmètre.