Naturalisation facilitée: «Un signal en faveur de l’intégration réussie

VOTATIONS • Le 12 février, le peuple devra dire s’il accepte ou non que les jeunes étrangers de 3ème génération obtiennent une naturalisation simplifiée. Pour cela, ils doivent être nés en Suisse et y avoir suivi au moins cinq ans de scolarité obligatoire. Ils doivent par ailleurs maîtriser une langue nationale, être bien intégrés, respecter l’ordre juridique et posséder un Permis C. À l’exception de l’UDC, l’ensemble des partis gouvernementaux sont favorables à cette proposition. Pour qu’un «oui» l’emporte le 12 février, la double majorité du peuple et des cantons est nécessaire.

  • Rebecca Ruiz.

    Rebecca Ruiz.

POUR • La socialiste Rebecca Ruiz est élue une première fois au Conseil communal de Lausanne en 2006. Réélue en 2011, elle quitte le législatif communal une année plus tard pour siéger au Grand Conseil vaudois. En juin 2014, elle devient Conseillère nationale. Elle est réélue en 2015.

Lausanne Cités: Vous êtes favorable à la naturalisation facilitée. Selon quels arguments?

Rebecca Ruiz: Nous parlons de jeunes de moins de 25 ans nés ici, dont l’un des parents a vécu en Suisse au moins 10 ans et dont les grands-parents ont obtenu un droit de séjour. Ces jeunes considèrent notre pays comme le leur! Et il n’y aura pas d’automaticité: ils devront déposer une demande. Enfin, cantons et communes pourront toujours se prononcer sur les cas et les refuser le cas échéant.

L’UDC, qui combat ce texte, estime qu’en l’acceptant, la quantité primera sur la qualité, la forme sur le contenu…

24’650 jeunes sont potentiellement concernés sur près de 2 millions d’étrangers en Suisse, soit 1,23%. On est loin des naturalisations de masse ! Pour 70%, ces jeunes sont européens du sud: italiens, espagnols, portugais. Souvent, leur famille réside ici depuis près de 50 ans. Ils sont plus qu’intégrés. Mais encore une fois, ils devront faire une demande. Il n’est question que de simplifier la procédure.

… et qu’il ne laisse rien apparaître sur la qualité réelle de l’intégration, sur l’acceptation des valeurs suisses et la connaissance du fonctionnement de nos institutions…

Un jeune mal intégré qui ferait une demande ne l’obtiendra pas. Les communes et les cantons continueront d’être consultés. J’ai siégé longtemps à la commission des naturalisations à Lausanne, je vous assure que les communes et leurs élus proches du terrain font le job.

Dans le fond, n’est-ce pas un combat inutile dans la mesure où les représentants de la 3ème génération peuvent se faire naturaliser facilement selon la procédure actuelle?

Certains cantons, comme le nôtre, le prévoient mais ce n’est de loin pas le cas partout en Suisse! Il s’agit aussi de donner un signal en faveur de l’intégration réussie et envers les résidents qui se sentent Suisses de cœur.