Peggy Sky, la Lausannoise qui ose parler de ce qui fâche

MEDIAS • Depuis un an, Peggy Sky produit sur Rouge TV «Point Trash» une émission d’interviews qui abordent des sujets difficiles.

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Aborder les sujets qui fâchent pour les penser et les... panser. Depuis une année, la Lausannoise Peggy Sky, âgée de 43 ans, diffuse sur Rouge TV, une émission intitulée Point Trash. Son but: dénoncer l’injustice, la violence, les non-dits et l’indifférence. Son format? Une interview de 10 à 15 minutes avec pour invité une personne - connue ou non -, questionnée sur son vécu, qu’il s’agisse de violence, de harcèlement, d’une maladie grave ou de tout autre expérience personnelle difficile. «J’ai grandi dans un environnement dysfonctionnel, avec de la violence, raconte l’intervieweuse lausannoise. Depuis toute petite, j’ai vécu ça et le fait de me sentir impuissante surtout enfant, m’a toujours dérangée. C’est pour cela que Point Trash donne la parole aux gens qui ont besoin de se soulager, de parler, avec, et c’est important aussi, un volet prévention: drogue, harcèlement, arnaques sur internet, maladies, toutes ces thématiques sont abordées de manière franche et même carrément crue.» Après avoir décroché un CFC de commerce, la jeune Peggy se lance très vite dans des métiers du don et de l’engagement, en travaillant longtemps dans l’humanitaire à la FAREAS, mais aussi comme masseuse thérapeutique. Les médias ne sont cependant pas très loin, parce qu’elle anime en parallèle des émissions musicales et fait ses débuts il y une quinzaine d’années, sur TVM3, la première musicale Suisse.

En 2017, souhaitant avoir enfin sa propre émission, et consciente de son côté «justicière des temps modernes», Peggy Sky enregistre l’émission pilote de Point Trash, consacrée au phénomène vegan et dont l’invité n’est autre Maxime Ginolin célèbre militant français de la cause animale. Avec dès le début, le modus operandi qui sera la marque de fabrique de l’émission, filmé et monté par le studio TV Bourdonnette: des questions directes et sans détours et des images choc.

Original, le concept plait et Rouge TV en diffusera de nombreux épisodes non sans en censurer certains, jugés trop peu «grand public» et probablement plutôt un peu trop trash. Malgré, le covid qui a passablement ralenti les choses, Point Trash trouve peu à peu son public. Au point que Rouge TV renouvelle son bail et l’émission repart cet automne pour une deuxième saison. «En ce moment, nous enregistrons à fond, sourit celle qui travaille aussi à temps partiel dans une administration communale. Et cela me réjouit, car avec cette émission qui donne la parole à des personnes ordinaires racontant leur vécu particulier et difficile, j’ai l’impression d’aider. Cela leur fait du bien et finalement cela me fait du bien aussi». Reste un enjeu, crucial comme toujours, le financement, et Point Trash est à la recherche de sponsors susceptibles de pérenniser son existence au-delà de la saison qui arrive.

«Point Trash, l’émission qui ose aborder les points qui fâchent»

www.rougetv.ch