Pétition lancée pour prolonger le M2 et le futur M3

MOBILITE • Deux retraitées réclament, par le biais d’une pétition, que le M2 rejoigne l’EHL et le futur M3 le quartier de Maillefer. La récolte des signatures débute cette semaine.

  • Photo Verissimo

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Se fier à leurs airs de paisibles retraitées serait une erreur. Otilia Dobre et Magali Fracheboud ont la fougue des premières luttes. Celles qui animent la jeunesse. C’est pourquoi quand Olivier Français, conseiller aux Etats et ancien municipal lausannois en charge des travaux, leur apprend qu’il est techniquement possible que le M3 arrive jusqu’à Maillefer, elles décident de passer à l’action: «Avec mon amie Magali, nous avons sauté sur l’occasion car, pour l’instant, le futur métro n’est pas prévu au-delà de la Blécherette, note Otilia Dobre. C’est clairement insuffisant, d’autant que notre quartier est déjà mal desservi par les transports publics.»

Une boucle performante

Pour y remédier, les deux femmes viennent de lancer une pétition qui demande trois choses. Le prolongement du M3 jusqu’à Maillefer et du M2 jusqu’à l’Ecole Hôtelière de Lausanne, ainsi qu’une jonction entre les deux métros. «Les hauts de Lausanne se développent à une vitesse folle, la population est en pleine croissance et le trafic devient colossal, ajoute Magali Fracheboud. Si rien n’est fait, la situation sera intenable dans quelques années.» Père spirituel de cette pétition, Olivier Français confirme le bien-fondé de la démarche: «Les pétitionnaires reprennent deux projets que j’ai étudiés en son temps. La prolongation du M2 avait eu un accord de principe, notamment par la Municipalité d’Epalinges. Quant au M3 à Maillefer, j’ai dû faire face à davantage de résistance à l’époque. Reste que je suis très favorable à ces divers projets car ils sont cohérents avec le développement urbain actuel.»

Préparer l’avenir

Au niveau des communes concernées par la pétition, à savoir Lausanne, le Mont-sur-Lausanne et Epalinges, la prudence est de mise. Seul Alain Monod, syndic d’Epalinges, n’hésite pas à se mouiller: «Comme le disait Périclès, il ne faut pas prévoir l’avenir, mais le préparer. Depuis son inauguration en 2008, je suis favorable à ce projet de prolongation du M2. Idéalement, elle devrait se faire jusqu’au Chalet-à-Gobet ou Sainte-Catherine, le site de l’ancienne patinoire. Il faut maintenir la pression sur ce prolongement tout en étant conscient des priorités que sont le M3 et le tram de Lutry.»

Refus cantonal

Une pression qui n’atteint pas Nuria Gorrite, la conseillère d’Etat en charge des infrastructures: «Cette demande a déjà fait l’objet d’une analyse approfondie de la part des services de l’Etat qui concluent que le prolongement de cette infrastructure dans cette zone peu dense en termes d’emplois et d’habitants ne se justifie pas pour l’heure.» Une fin de non-recevoir qui ne décourage pas Otilia Dobre et Magali Fracheboud: «Nous allons débuter la récolte des signatures. Nous sommes convaincues que notre démarche trouvera un large écho auprès de la population.»

www.petitionenligne.ch/le_metro_m3_jusqua_maillefer_maintenant