Quand le chat n’est plus là, les souris dansent

CHAUDERON-MAUPAS • Depuis le 5 juin, des policiers patrouillent de 8h à 22h dans le secteur Chauderon-Maupas-St-Roch pour empêcher le deal. Un dispositif gagnant. Pour l’heure en tous cas...

  • Le jour, le secteur Chauderon-Maupas-St-Roch, a retrouvé le calme. MISSON

    Le jour, le secteur Chauderon-Maupas-St-Roch, a retrouvé le calme. MISSON

Chaque personne rencontrée est claire: depuis que la police patrouille, plus un seul dealer en vue dans le quartier du Maupas. En journée tout au moins. Car pour les employés de restaurants et bars du quartier, qui sortent du travail après 22 heures, la situation est toujours la même qu’avant. «L’autre soir, à minuit et demi, il y en avait dix près du kiosque (qui fait l’angle entre la rue du Maupas et le chemin des Cèdres, ndlr)», indique la serveuse d’un bar dont le gérant ne souhaite pas qu’il soit nommé. Même si elle dit «être habituée», elle exprime son soulagement. «On espère que cela va durer car cela devenait insupportable. Pourquoi on les laisse faire ça?»

Valérie, employée de la Brasserie du Cygne, confirme. Après 22 heures, les dealers sont de retour. Jamais dérangée par cette situation, elle «ne pense pas que la présence policière va arranger les choses, car le deal va se déplacer plus loin.»

Pas de solution parfaite

Une fatalité que la police n’ignore pas. A l’angle de Chauderon et du Maupas, un policier en service l’affirme: «Il n’y a pas de solution parfaite. En tout cas, depuis la mise en place des patrouilles, il n’y a plus de dealer dans le secteur.» Et pour la nuit? « On est conscients qu’après 22 heures, cela recommence. La nuit, les patrouilles habituelles demeurent.» Cette présence policière accrue se poursuivra durant une année. Si d’autres secteurs sont touchés par ce fléau, le Maupas reste particulièrement problématique, car c’est un quartier à dominante d’habitations.

Les habitants interrogés se disent pour la plupart «habitués» à cette situation et s’en accomoder, ne s’étant jamais fait aborder. «Pendant des années, je passais là à 2h du matin car je travaillais au Great Escape. Je n’ai jamais été dérangée», déclare une jeune maman. «Mais le sentiment d’insécurité dépend de chacun. Il peut être plus fort pour une personne âgée, pour une femme, ou pour des parents», conclut le policier, qui préfère rester anonyme.