Rapport sexuel intempestif: un Lausannois se fait rembourser sa croisière

SCANDALE SEXUEL • Un Lausannois a fait plier la première compagnie mondiale de croisières. Il reprochait à ses employés d’avoir laissé deux hommes sévir sur son navire phare lors d’une croisière.

  • Olivier Racine franchit le Cap Horn à bord du «Princess star». DR

    Olivier Racine franchit le Cap Horn à bord du «Princess star». DR

Ce «petit» Vaudois à la langue bien pendue s’est vu remboursé une croisière de luxe par Carnival Corporation & plc, société américaine, leader mondial du secteur. Le truculent «aventurier et écrivain lausannois » Olivier Racine a eu du mal à avaler la mésaventure qui a, en partie, gâché la croisière que lui et une amie avaient entrepris début 2019 en Patagonie à bord de la suite avec balcon du «Princess star», prestigieux paquebot inauguré par Audrey Hepburn.

Dans le sauna du bateau

«J’étais à bord dans le cadre de mon prochain bouquin, explique le Lausannois de 58 ans, quand j’ai été contraint d’assister à une scène choquante alors que je me détendais dans le spa du navire qui voguait alors dans les eaux argentines.» Dans le sauna ce jour-là, un Argentin d’une septantaine d’années prodigue ostensiblement une fellation à un quadra Coréen, alors que trois autres passagers sont là. Deux d’entre eux quittent les lieux illico. Moins réactif, Olivier Racine, quant à lui, subit en plus les «clins d’œil insistants d’un des deux hommes».

Si le Lausannois s’esquive lui aussi calmement ensuite, ce n’est que pour revenir en fanfare avec le responsable du spa. Comme l’atteste la «statement of witness» que le Vaudois a fait à bord auprès de l’officier de sécurité, cet homme a donc été témoin de cet attentat à la pudeur. Pris sur le fait, l’auteur de la fellation avouera tandis que son comparse s’enfuira au pas de course. Inquiet que ces tristes sires ne récidivent en présence de mineurs, le Lausannois remue ciel et mer, allant jusqu’à tambouriner à la porte du capitaine.

Pour le calmer, on lui assure que les deux olibrius seront débarqués à Ushuaïa lors de la prochaine escale. Il n’en sera rien, mais le Vaudois en saura tout. Car, contre toute attente et probabilités, dans ce navire de 2’600 personnes, il se retrouve attablé à côté d’un des deux hommes lors du dîner suivant! Ce dernier a en réalité été seulement interdit de spa tandis que son compère, qui n’aurait pas pu être identifié malgré la vidéosurveillance, restera impuni. Olivier Racine l’a saumâtre. «D’autant qu’à ce stade, on m’a proposé 400 francs de massages en guise de dédommagement plutôt que de prendre le mal à la racine!»

Un requin du barreau dans la boucle

Une fois de retour en Suisse, «histoire d’obtenir une réponse digne de ce nom de la compagnie», il contacte sa présidente et met astucieusement Me Jim Walker’s en copie des échanges. En 2006, ce redoutable avocat américain avait obtenu gain de cause dans le litige opposant onze passagers à Carnival Corporation & plc dans le cadre d’un incendie meurtrier. Résultat: ce printemps, le Vaudois reçoit un courriel de la société: «Nous comprenons que vous ayez été choqué d’avoir été mis en présence d’actes sexuels de la part de deux hommes dans le spa (…) Nous comprenons que les croiser par la suite dans les couloirs a affecté votre voyage (...) Dès lors, nous vous recréditerons à tous deux le montant de la croisière (…)» Soit une somme à cinq chiffres...»

Olivier Racine se dit «estomaqué par la réactivité de la direction, laquelle contraste furieusement avec le manque de jugeotte du personnel de bord». Ce dernier lui avait en effet lancé benoîtement peu après les faits: «De toute façon, le spa est interdit aux moins de 16 ans et puis, on ne va pas appeler la CIA pour ça non plus!»…

Laurent Grabet