Ras-le-bol anti-touristes: Lausanne pas concernée

TOURISME • Prises d’assaut, de nombreuses villes européennes souhaitent encadrer l’afflux de touristes. Lausanne n’est pas dans ce cas et cherche plutôt à améliorer son attractivité. Le point avec Steeve Pasche, directeur de Lausanne Tourisme.

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  • Steeve Pasche, directeur de Lausanne Tourisme.

    Steeve Pasche, directeur de Lausanne Tourisme.

Lausanne est-elle concernée par le ras-le-bol anti-touristes que l’on observe un peu partout en Europe, un «sentiment à prendre au sérieux» selon l’Organisation mondiale du tourisme ?

Pas du tout, parce que nous sommes à la base une ville de tourisme d’affaires.

Dans les centres-villes des grandes cités touristiques d’Europe, les locations «Airbnb» induisent une forte pression en termes de loyer et même de désertification des quartiers. Observe-t-on ce type de phénomène à Lausanne?

Non, franchement, Lausanne n’enregistre pas de pression à ce niveau là. A la base, il y a déjà peu de logements disponibles pour les Lausannois, de fait l’offre sur «Airbnb» n’est pas très importante, contrairement à ce que l’on peut observer ailleurs.

Comprenez-vous le ras-le-bol exprimé par certaines villes, confrontées à un afflux massif de touristes?

Je dois d’abord dire que ce n’est pas tout le monde qui y manifeste son ras-le-bol, et certains font déjà grise mine à l’idée d’encadrer et de limiter le nombre de touristes, car l’impact économique serait incontestable. Ceci dit, à titre personnel, j’ai un peu de peine à me positionner, car il faut avoir vécu soi-même l’expérience pour la juger.

Le nombre de touristes doit-il continuer à croître à Lausanne ?

Notre objectif est clairement d’aller dans cette direction, surtout durant les week-ends et les vacances scolaires y compris estivales, où nous enregistrons peu de touristes d’affaire et où nous avons une vraie marge de progression. Car nous avons l’ambition de développer le tourisme de loisirs. Il se dessine actuellement une nette tendance de personnes qui cherchent à visiter des petites villes, du coup nous aimerions nous positionner sur ce créneau. Pour un week-end, Lausanne peut être une destination vraiment très intéressante.

Une éventuelle limitation du nombre de touristes arrivant en Italie, Espagne, Portugal, Croatie, etc, aurait-elle des retombées positives pour le tourisme en Suisse et à Lausanne en particulier ?

Si des villes à caractère balnéaire refusent des touristes, cela aura peu d’incidences sur Lausanne, parce qu’il faut comparer ce qui est comparable, avec des villes ayant les mêmes caractéristiques que nous en termes d’offre touristique.