Six pétitions pour le 30km/h en ville

MOBILITÉ • Un collectif citoyen demande la multiplication des zones limitées à 30km/h pour le trafic routier entre 22 heures et 6 heures du matin. Des pétitions lancées dans six quartiers de la ville, et ayant récoltés à ce jour plus de 1600 signatures, viennent soutenir cette demande.

  • Louis Dana (à gauche) et Gregory Pache sont tous deux membres du collectif citoyen qui demande la multiplication des zones limitées à 30km/h. VERISSIMO

    Louis Dana (à gauche) et Gregory Pache sont tous deux membres du collectif citoyen qui demande la multiplication des zones limitées à 30km/h. VERISSIMO

C’est le dispositif 30km/heure de 22h à 6h du matin, existant sur les avenues de Vinet et de Beaulieu depuis le 1er juin 2017, qui a encouragé ce collectif composé de six citoyens lausannois à agir. «Les résultats intermédiaires communiqués à ce sujet, en janvier dernier, nous ont paru plus qu’encourageants», explique ainsi Louis Dana, son fondateur. «Ils ont démontré des bénéfices sans appel pour les riverains en matière de diminution du bruit et de la pollution.»

Mais pas seulement! Le postulat «A 30 km/heure à toute vitesse» déposé dans la foulée de ces révélations par la Conseillère communale Anne de Cologny qui souhaite, elle aussi, que la Ville étudie la possibilité d’étendre ce type de limitation, de nuit, sur toutes les rues où les normes de bruit sont dépassées, a également agi comme un aiguillon.

Des résultats probants

«Ces deux éléments ont été des catalyseurs» admet Louis Dana. «Ils nous ont, entre autres, poussé à nous approcher des habitants de six quartiers de la ville traversés par des artères importantes pour connaître leur avis et leurs envies à ce sujet et lancer, en parallèle, six pétitions. J’ai rarement rencontré autant d’intérêt de la part des gens que j’ai pu rencontrer à cette occasion. Ce qui prouve que le sujet leur tient à cœur» affirme celui qui est aussi Conseiller communal socialiste, «le seul élu de ce collectif», tient -il à préciser.

Dans tous les cas, les résultats sont à la hauteur de la démarche. Sans avoir eu recours à internet, «pour être plus proche des citoyens et de la réalité du terrain», les pétitions ont recueilli jusqu’à ce jour quelques 1600 signatures.

Berne joue les troubles-fêtes

Pour rien? Le 29 novembre dernier, le Conseil National adoptait une initiative parlementaire qui veut que la limitation à 30 km/h ne soit appliquée dans les villes que pour des raisons de sécurité, et non de bruit, un des arguments majeurs des partisans de cette mesure. «J’ai pris connaissance de cette décision avec effarement, admet Louis Dana qui tient toutefois à préciser que le texte adopté par le Conseil National doit encore être avalisé par le Conseil des Etats. Si les sénateurs donnent leur feu vert, un projet concret pourra être élaboré, c’est vrai, mais je ne le crois pas!»

Quant aux arguments souvent avancés par les opposants à cette mesure, à savoir qu’entre 20 et 40 km/h, la diminution de la vitesse augmenterait le bruit de la circulation ou encore qu’à cette vitesse les émissions de CO² et d’oxyde d’azote sont plus importantes qu’à 50 km/h et entraînent par conséquent une hausse de la pollution atmosphérique dans les zones où la vitesse est ainsi limitée, Louis Dana les botte en touche. «L’analyse Transitec faite pour le test Vinet et Beaulieu affirme le contraire» conclut-il. «Dans tous les cas, les demandes que nous formulons se limitent à la période nocturne, entre 22h et 6h du matin.»