SLO: la Ville ne mettra pas plus de 100’000 francs!

FOOTBALL • En cas de promotion en Challenge League, le FC Stade Lausanne Ouchy (SLO) pourrait être contraint de jouer ses matches à l’extérieur, le stade Samaranch sur lequel il évolue n’étant plus aux normes. Surtout que la Ville n’entend pas débourser plus de 100’000 francs!

  • Jean-Daniel Henchoz

    Jean-Daniel Henchoz

Il y a quelques jours, deux hommes se sont rencontrés, dans l’urgence... ou presque! Ils n’ont pas parlé couture, mais football, plus spécifiquement d’un terrain de jeu à trouver, au cas où, pour en définir ses contours. Question centrale: où évoluera le SLO (Stade-Lausanne Ouchy), leader très insolent et talentueux de la Promotion League en cas d’ascension en LNB, anglicisée Challenge League? Afin de tenir compte des exigences de la Swiss Football League, le club, dont le stade fétiche de Vidy n’est pas aux normes, devrait en effet être contraint de s’exiler.

Des exigences non remplies

Quand Jean-Daniel Henchoz, l’ex-président du SL dans les années 70, a pris conscience de cette problématique, il a réagi, évoquant une perte d’identité pour le SLO et son important mouvement juniors. D’où son souhait de prendre langue avec le municipal lausannois Oscar Tosato, directeur des sports et de la cohésion sociale pour évoquer une question... urgente. L’équipe d’Andrea Binotto flambe et il a été dit qu’elle pourrait jouer ses matches à domicile à Nyon. D’aucuns ont alors pensé que c’était une condition émise par Vartan Sirmakes, le richissime président du Stade nyonnais, mécène providentiel qui a sauvé financièrement le SLO, après la séparation d’avec son ex-président Resul Sahingöz.

En fait, le stade Samaranch, ne remplit pas, ou imparfaitement, les exigences émises par la Swiss Football League (SFL) et la TV, en premier lieu en ce qui concerne l’éclairage et la sécurité.

C’est surtout la première qui pose problème, surtout en cas de retransmission en direct, qui rapporte un peu de sous grâce au droits TV. «Améliorer l’éclairage coûterait 290’000 francs et la pose de deux mâts avec des LUX autres, doublerait la facture», souligne Jean-Daniel Henchoz. «L’environnement à Vidy est particulier. Il s’agit d’une zone sportive au sein de laquelle on ne peut pas faire n’importe quoi. Il faut être très attentif aux éventuels aménagements, au niveau topographique et urbanistique. La ville est sensible à tout ça et je ne la vois pas accepter des choses qui lui sont contraires.»

Un éclairage insuffisant

«Suite à la visite des experts de la SFL, le stade n’a pas été jugé conforme et pour qu’il soit homologué, quelques exigences ont été posées», rappelle Oscar Tosato. «Parmi celles-ci, il y a l’éclairage, la réception de la presse et la sécurité en général. La lumière est à adapter pour la TV et l’aménagement touchant la sécurité doit être assurée pour les joueurs, l’accueil des équipes de supporters adverses et leur sortie.»

Avec la pose d’ampoules supplémentaires, le chapitre de l’éclairage semblait résolu. «Tout semblait définitif jusqu’à ce qu’une entreprise vienne examiner les mâts. Celle-ci les jugeant non adaptés pour (sup)porter des lampes additionnelles, la seule façon d’y remédier passait par la pose d’autres mâts, exigeant une autre implantation et une mise à l’enquête publique.»

Du coup, le coût n’est plus le même. «Maintenant, malheureusement, on évoque une facture de 500’000 à 1 million et demi de francs.» Et c’est là que le bât blesse. «Dépenser une somme pareille pour une ville qui compte déjà plusieurs stades, avec la Tuilière en devenir, serait un acte insensé. Je ne peux pas cautionner et, par conséquent, proposer cette dépense.»

A Vidy le jour, la nuit à Nyon

Alors, que va-t-il se passer? « La Ville ne mettra pas plus de 100’000 francs», articule Oscar Tosato. «Ça représente une participation aux travaux, prenant en compte une part de vétusté de l’éclairage. La différence? La balle est dans le camp de Vartan Simarkes, propriétaire du SLO, et de toutes les personnes proches ou impliquées du club.»

Et si tout demeurait en l’état? «Le SLO pourrait demander à jouer les matches diurnes chez lui et les rencontres en nocturne à l’extérieur. Dans ce cas de figure réaliste, un accord serait à trouver avec la SFL et je le soutiendrai.» Sinon? «Le SLO évoluera à Nyon, et si le Stade Lausanne Ouchy est à l’aise en Challenge League, il en a les moyens, il jouera la saison 2020-2021 à la Pontaise.»

Par l’entremise de son comité, le club de Vidy a demandé une autorisation à la SFL en y mentionnant des garanties de pouvoir évoluer en Challenge League la saison prochaine. Quel que soit le lieu. Le SLO obtiendra-t-il cette licence? Réponse à la fin du mois. Jacques Wullschleger