Souleymane Cissé: «Le rêve raisonnable du LS, c’est un maintien confortable»

FOOTBALL • Ce samedi 23 janvier, le Lausanne-Sport affronte le FC Sion à La Tuilière dans le cadre de la reprise du Championnat de Super League. L’occasion de faire le point avec son directeur sportif, Souleymane Cissé, dans la version intégrale de son interview.

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Lausanne Cités: Quel est le rêve raisonnable du LS aujourd’hui?
Souleymane Cissé: «Un maintien confortable. Pour le réaliser, il faut  prendre si possible des points partout. Ce sera le cas ce samedi face à l’équipe sédunoise. Les adversaires,  je n’en parle pas beaucoup. Ce match a la saveur de tous ceux qui l’ont précédé.»

Allez-vous poursuivre l’aventure avec Giorgio Contini dont le contrat échoit le 30 juin prochain?
À ce jour, nous n’en avons pas encore discuté. Je l’observe, on travaille ensemble. À l’origine, il n’a pas été recruté pour accompagner les jeunes joueurs. Un nouveau projet allant dans ce sens lui a été proposé en cours de route. Et pour un coach, un tel changement de cap doit être compris, puis digéré. Tout ça n’est pas évident pour lui.

Mais globalement, vous êtes satisfait de son travail...
Oui, les résultats sont bons (avec 19 points en 14 matches, le LS occupe le 6e rang d’un classement chaotique). Si je suis satisfait du jeu présenté jusque là? Il y a eu des matches avec de bonnes séquences, dans d’autres, elles ont été moins bonnes. Mais n’oublions pas que la grande majorité des joueurs découvrent la Super League.

Parlez-vous souvent avec votre coach?
Oui, très, pendant la semaine, avant un match, à la mi-temps et au terme de la partie...

...Cela signifie-t-il que vous intervenez sur l’aspect tactique, par exemple?
Non, non! Je n’interviens pas au niveau tactique, ni sur le choix des titulaires et comment il veut les faire jouer. Évidemment, on échange sur tous les sujets. Mais Giorgio Contini est le coach, il prend la décision de l’équipe qui doit être alignée.

Il existe une mécanique commune au LS et à l’OGC Nice (club de L1) dont le directeur du football INEOS est Julien Fournier. Cela veut-il dire que toutes les décisions sont prises en France?
Il est clair et même évident qu’on ne peut pas décider tout seul lorsqu’il s’agit d’une décision stratégique. Quand elle l’est, nous sommes trois à en parler: Bob Ratcliffe (le président du LS), Julien Fournier et moi-même. En tant que directeur sportif du LS, j’ai les pleins pouvoirs. Les ordres partent de moi et pas de Nice. Il n’y a pas de dictature. Nous ne sommes pas dans un travail d’opposition. Nous avons les mêmes idées, la même vision et le même management.

Aldin Turkes (24 ans), blessé gravement à un genou sera absent durant 6 à 9 mois. Il est le buteur de l’équipe. Avez-vous prévu de lui trouver un remplaçant?
On l’a déjà trouvé. C’est Evann Guessand (19 ans, joueur rapide et bon technicien, lequel doit encore beaucoup travailler la finition). C’est dans notre ADN de développer des joueurs. Et c’est l’occasion pour lui de franchir un cap et de saisir sa chance.

Et Simone Rapp (ex-Thoune, 28 ans, 193cm), qui n’a plus été convoqué, ne pourrait-il pas faire l’affaire?
Il cherche un club et c’est un vrai pro. Christian Schneuwly (plus convoqué non plus) souhaite rester ici. À l’image de tout le groupe, il a une bonne mentalité et je suis très content de cet état d’esprit collectif? L’équipe est saine, travailleuse, ambitieuse et très humble. Il n’y a pas de grosse tête ici. S’il y en avait une, elle n’aurait rien à faire chez nous.

Peut-on dire aujourd’hui, et plus que jamais, que le Lausanne-Sport balance entre la formation et le recrutement?
Oui. Le projet, déjà avancé, est de mettre en place une politique de formation moderne pour que les jeunes joueurs arrivent à maturation le plus rapidement possible et qu’ils puissent intégrer l’équipe première.

Vous ne pouvez pas effectuer ce travail qu’avec des joueurs estampillés Team Vaud.
Pas uniquement, ça ne serait même pas bien. Il faut qu’ils soient confrontés à des éléments venus de l’extérieur, porteurs d’autres richesses, culturelles par exemple. Pour les jeunes d’ici, c’est une grande chance, de pouvoir côtoyer des personnes avec un esprit et des savoirs différents, un autre foot, cela ouvre des horizons et permet d’avoir de grosses ambitions. La concurrence, locale ou pas, fait progresser, elle a aussi un rôle éducatif et les meilleurs seront mis en avant. C’est la formation d’INEOS football.