Trek au Maroc: un résultat inespéré pour quatre Lausannoises

DÉFI • Quatre Lausannoises, dont trois novices, ont terminé sixièmes du Trek Maroc «Elles marchent» du 8 au 15 mars. Un résultat inespéré pour cette équipe qui partait sans objectif de compétition.

  • De gauche à droite: Françoise, Nathalie, Isabelle et Yamina. DR

    De gauche à droite: Françoise, Nathalie, Isabelle et Yamina. DR

Yamina Illien, 55 ans, l’aînée du groupe, n’en est pas à sa première traversée du désert. Elle a attrapé la passion pour ces aventures hors du commun en 2015, année où elle a pris part à son premier rallye Aïcha des Gazelles, au Maroc. Ont suivi deux autres rallyes, puis deux treks «Elles marchent», dont la troisième édition a eu lieu du 8 au 15 mars. Son équipe, dont elle était la seule expérimentée, a fini 6ème au classement final de ce trek entièrement féminin.

L’appel du désert

Mais elle n’avait pas prévu de recommencer. Après la dernière expérience, elle s’était promis d’arrêter. Pas par manque d’envie, mais «parce qu’au bout d’un moment, il faut s’arrêter». La polyarthrite rhumatoïde dont elle souffre n’y est pas pour rien… Et pourtant, l’appel du désert a été plus fort. «Je me suis dit, je ne veux plus faire de la compétition. Mais j’avais très envie d’emmener avec moi des filles qui m’avaient soutenue tout au long de ces années à chaque rallye ou trek que j’effectuais. En y allant avec des novices, je n’y allais pas pour la compétition, mais pour faire vivre cette aventure aux autres filles.»

C’est donc là que débarquent Nathalie, 53 ans, Isabelle, 50 ans, et Françoise 48 ans, toutes amies et connaissances de Yamina. Les trois femmes ont eu 10 minutes pour répondre à Yamina. Mises au pied du mur, elles ne regrettent cependant pas leur choix. Même si l’angoisse était présente : quitter son confort pour se lancer dans une aventure d’une semaine, avec 25km à parcourir chaque jour, des balises à trouver, des points à gagner, des défis à relever. Tout cela avec une carte datant de 1950 et une boussole. Le cinquième jour est quant à lui toujours consacré à des activités solidaires auprès de la population locale. Car ce trek d’orientation, organisé par l’association le Défi du Cœur, a pour but d’être toujours associé à une action solidaire.

«C’était moi la vedette»

Si le plus dur a sans doute été d’affronter le vent, qui soufflait à plus de 70km/h les deux premiers jours, les bénéfices ressentis dépassent de loin les déconvenues des cloques aux pieds et du sable «qui croustille dans la bouche». «Le trek est un vrai dépassement de soi», s’enthousiasme Yamina. Nathalie confirme: «On se sent valorisée de réaliser quelque chose. Avec de grands enfants, on a parfois l’impression de faire partie des meubles. Pour une fois, c’était moi la vedette, et toute ma famille était très fière.» Pour Françoise, le défi a été de lâcher prise sur son travail très prenant, puisqu’elle est directrice financière d’une grande entreprise.

Si au départ l’équipe ne partait pas avec la volonté de gagner, elles étaient néanmoins d’accord sur le fait qu’elles ne voulaient pas arriver dernières. Elles s’étaient donc fixé le modeste objectif d’arriver entre la 20ème et la 30ème place, sur 50 équipes. Au final, c’est 6ème qu’elles sont arrivées, avec un grand sentiment de fierté et d’accomplissement. Sur les quatre équipes suisses, elles sont les premières dans le classement.

Ce voyage a renforcé les liens des femmes entre elles. «Le trek est aussi une aventure de soutien, de solidarité.» Et au retour, «même si on est contents de retrouver les siens, on se sent seuls. On a envie de continuer à partager avec celles qui partagent ce point commun. Alors on crée des groupes whatsapp, et on se rencontre régulièrement.» Et celles qui partent rallument la flamme des autres.