Un président ne devrait pas dire ça?

POLÉMIQUE • L’interview accordée par le président du conseil communal dans les colonnes de Lausanne Cités a fait l’effet d’une bombe au sein du landerneau politique lausannois.

Pour rappel la semaine dernière, Nicola Di Giulio s’était livré à une charge en règle contre la politique menée par la Municipalité en matière de mobilité, au nom de la défense des intérêts des commerçants et restaurateurs lausannois.

Et la réaction a été immédiate. Le président du conseil communal a reçu dès la parution de l’article de nombreux messages déplorant son attitude, l’accusant d’avoir franchi une «ligne rouge», etc. La riposte a même pris un tour plus officiel puisque il a également été destinataire d’un courrier, signé par l’ensemble des anciens présidents du conseil depuis 2016, et lui rappelant son devoir de réserve. «Toute conseillère ou conseiller qui accepte cette fonction (ndlr: la présidence du conseil communal) sait qu’elle ou il doit se mettre en retrait durant son année de présidence», peut on ainsi y lire. Et d’exprimer leur déception sur des «agissements» mis «sur le compte de la maladresse».

Règle tacite

Classique dans le cadre du jeu politique, la démarche surprend par la présence de l’un des signataires, Valentin Christe, UDC et camarade de parti de Nicola Di Giulio. «Il y a toujours eu une règle tacite selon laquelle un président doit durant une année se départir de ses activités de conseiller communal et se mettre en réserve, argumente Valentin Christe. Nicola Di Giulio pensait sans doute bien faire, mais ce n’est pas son rôle de s’en prendre frontalement à la politique menée par la Municipalité, une politique que je conteste d’ailleurs à titre personnel».

Le président du conseil communal quant à lui persiste et signe: «La seule motivation de ma démarche est l’intérêt commun, explique-t-il. J’ai reçu énormément de marques de reconnaissance et de soutien de la part des commerçants qui se disent heureux que la droite les défende enfin».