«La concertation autour du quartier des Uttins a été l’occasion pour les habitants d’approfondir leurs connaissances par rapport à la densification actuelle de Crissier», explique André Tharin, retraité et habitant du quartier qui jouxte le futur quartier des Uttins, à l’enquête depuis le 21 avril. S’en est suivie une « prise de conscience de l’ampleur du développement», qui a abouti à la création de l’association «Sauvegardons Crissier», dont le site internet devrait bientôt voir le jour.
Association et pétition
La jeune association ne s’oppose pas seulement au plan de quartier des Uttins, mais plaide pour un développement «harmonieux et maîtrisé» de la commune. Mais pas comme l’entend le CDC (Centre droite Crissier), le parti majoritaire à la Municipalité, qui prône le même slogan, précise André Tharin. «Le problème, c’est que sans éléments quantitatifs explicitant ce qu’est un développement harmonieux, cela reste subjectif et sujet à diverses interprétations. Il faudrait définir un taux de croissance.»
Les 1500 logements, représentant environ 4000 habitants, prévus ces prochaines années, sont en effet jugés excessifs par les opposants. De son côté, le syndic Stéphane Rezso se défend de mener une densification abusive: «La réalité, c’est qu’il manque des logements, et qui soient abordables. Nous en avons besoin. L’intérêt du plus grand nombre prime sur les considérations de quelques-uns.»
Comme première action significative, le groupement a rédigé une pétition pour laquelle il récolte actuellement des signatures. Les pétitionnaires demandent, entre autres, au Conseil communal de s’assurer que la population riveraine soit concertée et impliquée dans les projets dès le début, qu’il s’engage pour une croissance maîtrisée de Crissier - que les initiants proposent à 200 habitants de plus par an environ - ainsi que de veiller à ce que les projets de construction respectent le tissu construit existant.
Mise à l’enquête et oppositions
Selon les dires d’André Tharin, une centaine de personnes vont faire opposition durant la mise à l’enquête. Cela aura-t-il un impact sur les constructions prévues ? Pas à en croire le syndic :«Ce que nous mettons à l’enquête est fini. Ces choses ont été avalisées, on ne peut pas changer ce que l’on met à l’enquête.»
Mais les opposants ne semblent pas près de lâcher prise. Lors de la séance d’information concernant le quartier des Uttins, le 17 avril, ils se sont même proposés de racheter le terrain pour 350’000 francs. Une proposition qui a fait chou blanc mais qui démontre bel et bien un engagement populaire.