Une pétition contre la déconstruction de l'Auberge de Sauvabelin

La Municipalité a présenté, début mai, son projet de place de pique-nique impliquant la déconstruction de l’Auberge de Sauvabelin. Le Mouvement pour la défense de Lausanne monte au créneau et lance une pétition.

  • Le MDL souhaite que le Conseil communal s’oppose à ce projet. DR

    Le MDL souhaite que le Conseil communal s’oppose à ce projet. DR

«Le nouveau projet au chemin des Celtes No.1 veut effacer plus de cent ans d’histoire et de souvenirs pour de nombreuses générations de parents et leurs bambins.» C’est ainsi que Le Mouvement pour la défense de Lausanne (MDL) introduit sa pétition demandant au Conseil communal de s’opposer au projet de la Municipalité. Le MDL souhaite que l’exécutif favorise sa remise en état plutôt que sa déconstruction.

Sur internet, les commentaires sont parfois virulents. «C’est un scandale de ne pas l’avoir entretenue au fur et à mesure», «Les idées ne sont pas l’apanage de nos élus, on préfère démolir!» ou encore «Tout cela au profit d’un emplacement pour pique-niqueurs avec grill, ça va être sympa les dimanches mêlés aux odeurs de merguez.»

Le projet initial comprenait en effet l’installation de grill. Une décision qui a été abandonnée, informe la municipale en charge du dossier Natacha Litzistorf, en raison des réactions défavorables. Mais cela n’empêche une autre crainte de s’exprimer, celle que le bord du lac de Sauvabelin se transforme en «Vidy n°2» avec des détritus qui jonchent le sol, voire pire, le lac. «Je pense que l’on peut ménager la chèvre et le chou, estime François Mercanton, président du MDL. C’est dommage de faire totalement table rase du passé. Nous pensons qu’il faudrait garder une offre variée à Lausanne et respecter la volonté des habitants.»

Le président du MDL estime en effet que le projet de la Municipalité ne respecte pas les résultats de la démarche participative menée auprès de la population en 2017. Ces résultats mentionnaient entre autres le souhait des visiteurs «d’avoir deux restaurants complémentaires, avec une buvette et un restaurant» à la décoration néanmoins plus moderne que l’Auberge.

Les souhaits de la population

De son côté, Natacha Litzistorf n’a pas constaté, lors de la consultation de la population, un attachement démesuré à l’Auberge, ☺«surtout lié aux souvenirs, les gens (tenant) à avoir de la restauration et des espaces pour pique-niquer sans être obligés de consommer.» Ce à quoi entend répondre la Municipalité avec son projet composé de tables de pique-nique, bancs, chaises et parasols, entourés de verdure. Le menu de la Pinte sera élargi afin de combler l’offre de l’Auberge, bien que cette dernière soit en inactivité depuis plus de quatre ans. Il y aura aussi de la restauration mobile saisonnière, comme de la vente de glaces ou marrons chauds.

«Nous ne déconstruisons jamais de gaité de cœur, poursuit la municipale. Mais l’Auberge est dans un si piteux état, avec des caves souvent inondées. Et elle n’a plus rien à voir avec le chalet idyllique du début. Il faudrait tout refaire. La rénovation qui avait été devisée à 1,8 millions de francs n’aurait servi qu’à rénover le rez-de-chaussée, sans rien améliorer réellement, poursuit-elle. Pour la déconstruction, l’extension de la pinte, et l’aménagement projeté, la Ville ne déboursera que la moitié de la somme prévue pour le rez-de-chaussée uniquement. «On savait que ça serait compliqué de faire passer ça. Mais les rénovations ont aussi leurs limites. Nous serons néanmoins très attentifs aux oppositions durant la mise à l’enquête ainsi qu’à la pétition, si les arguments sont fondés», conclut-elle.