Une pétition pour soutenir la police

DEAL • Le PLR lausannois lance une pétition pour soutenir la police et demander au conseil communal de doter celle-ci d’un budget suffisant pour mieux lutter contre le deal de rue. Un coup politique, et un spectacle destiné aux électeurs, dénonce la gauche.

  •  Un contrôle de police qui finit dramatiquement et une polémique politique au bout (photo d’illustration). dr

    Un contrôle de police qui finit dramatiquement et une polémique politique au bout (photo d’illustration). dr

22 v’là le PLR! La police lausannoise, dans la tourmente depuis l’affaire du ressortissant nigérian clandestin décédé au lendemain d’un contrôle au début du mois de mars dernier, voit arriver du renfort. Le PLR lausannois lance en effet une pétition «appelant au soutien de la police et de son travail, en particulier dans la lutte contre le deal de rue ».

«Il y a une campagne de presse contre la police, notamment de la part de l’extrême gauche, qui est en train d’occuper le terrain, explique Mathilde Maillard, la jeune secrétaire générale du PLR lausannois. Il nous fallait réagir par quelque chose de plus engagé qu’un simple communiqué de presse».

Il faut dire que l’extrême gauche a fait fort en effet, enchaînant les manifestations et les accusations de racisme. Alors que les policiers impliqués dans le contrôle devront faire face à la justice, le PLR décide donc de monter au front. «En ce qui concerne ces événements, nous attendons les résultats de l’enquête, souligne Mathilde Maillard. Seulement nous estimons intolérable que l’on s’attaque à une profession dans son ensemble comme le fait l’extrême gauche. Notre but est donc de montrer que la police a le soutien de la population dans sa lutte contre le deal ».

Droits fondamentaux

«Les grandes descentes de police auxquelles on assiste sont plus un spectacle destiné aux électeurs qu’une véritable volonté de résoudre le problème du deal, réagit Joaquim Manzoni, membre du bureau du POP. Le deal est une vraie question de société qui doit être traitée en amont dans un cadre politique qui empêche toute effusion de violence». Et d’ajouter: «La vraie question posée par ce décès est plutôt de savoir si on défend les droits fondamentaux de tous les êtres humains aussi bien les dealers que les policiers, car la force d’une société réside dans sa capacité à défendre les plus faibles».

Président du PS lausannois, Benoît Gaillard dénonce une tentative de «coup politique» de la part du PLR. «Sur le fond, évidemment que l’on soutient la police et les policiers qui ne doivent pas être mis en cause d’une manière générale. Mais le PLR fait plutôt une manœuvre politicienne en donnant l’impression que le conseil communal n’accorde aucun budget aux forces de police. Rien pour cette année, 8 postes supplémentaires sont prévus, alors que le programme de législature en prévoit au total 30. Ce sujet mérite donc une véritable discussion de fond, plus qu’un coup politique qui crée la confusion!»

Symboliquement, le PLR s’est fixé un objectif d’environ 500 signatures, histoire de faire écho aux 500 manifestants qui le 10 mars dernier ont défilé à Lausanne en hommage au ressortissant africain décédé.