Dès le 17 novembre prochain la Fondation la Pommeraie, qui prend en charge des adolescentes de 14 à 18 ans, organise une exposition «Une Bulle d’Air dans la ville», à l’Espace 81, sur invitation des autorités morgiennes. La Bulle d’Air c’est une unité de jour mise en place par la fondation pour donner un espace créatif destiné à favoriser l’expression artistique des adolescentes en rupture. «Lorsqu’on leur offre la possibilité de s’exprimer par l’art et dans un espace de liberté, beaucoup de choses sortent, expliquent Gaëlle Henchoz, une des 3 éducatrices de la Bulle d’Air. L’expression artistique est ressentie comme beaucoup moins menaçante que le mode verbal, c’est en cela que c’est un excellent outil».
De fait, l’exposition va mettre en évidence des créations collectives ou individuelles conçues par les adolescentes. Réalisées à base de plâtre, d’argiles, de techniques mixtes, de peintures acryliques, de collages, etc, les créations reflètent à merveille le travail consenti par les artistes en herbe pour entrer en contact avec elles-mêmes.
«À la Bulle d’Air, il n’y a ni enjeu, ni pression, souligne Gaëlle Henchoz. Nous n’imposons aucun choix artistique et laissons les adolescentes aller vers ce qu’elles aiment. Il n’y a donc aucune attente de résultat, ni même de critère esthétique. Seule la démarche créative et le geste importent, on travaille donc avec des consignes ouvertes. C’est pour cette raison que l’on parle d’espace créatif plutôt que d’atelier proprement dit».
Fierté
Une démarche créative dont la restitution au public à travers une exposition représente un enjeu important. «L’idée est de valoriser ce que font ces jeunes filles. Grâce à l’exposition, elles peuvent solliciter leur entourage pour lui montrer ce qu’elles créent. Au-début quand elles commencent, elles disent souvent: “c’est nul!” Mais c’est toujours avec beaucoup de fierté qu’elles regardent leurs œuvres lorsqu’elles sont exposées».
Les adolescentes prises en charge par la Pommeraie sont des jeunes filles en difficultés familiales ou professionnelles. Celles en «rupture momentanée» et en attente d’un nouveau projet de vie, soit par la réinsertion dans le système scolaire, soit par l’intégration en formation professionnelle, trouvent dans la bien nommée Bulle d’Air, un espace dénué de jugement qui leur permet de nourrir une estime d’elles-mêmes souvent mise à mal.
«Une Bulle d’Air dans la ville», espace 81 (Grand-Rue 81, Morges). Du 17 novembre au 3 décembre. Rens. www.lapommeraie.ch