«Dix ans de bonheur au Journal de Morges»

PRESSE • Après dix ans de dessin de presse au Journal de Morges, le dessinateur de presse Philippe Sen a choisi de se consacrer entièrement à sa nouvelle passion, le dessin animé.

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  • L’esprit oriental est encore intact dans l’émirat. DR

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Pourquoi avez-vous décidé de quitter le Journal de Morges après 10 ans de collaboration assidue?

Eh bien, quand on travaille pour un journal local pendant dix ans, on a un peu le sentiment d’avoir fait le tour de l’actualité, qui a tendance à devenir redondante. Par exemple, mon premier dessin en 2007 portait sur la nécessité d’une piscine couverte à Morges. Dix ans après, ce n’est toujours pas fait (rires)! Et puis, il faut toujours éviter de faire l’année de trop et partir en laissant de bons souvenirs.

Et vous, garderez vous de bons souvenir du Journal de Morges?

Ah oui! Je garde un regard très bienveillant sur le rédacteur en chef en particulier, qui m’a laissé une totale liberté. En 10 ans, je n’ai eu qu’un seul dessin de censuré, qui portait d’ailleurs sur Nuria Gorrite, qui était syndique de Morges à l’époque (rires). Et puis, l’équipe est formidable et c’est vrai que c’est avec un petit pincement au cœur que j’ai annoncé que je partais.

A l’Espace 81, une exposition permet de redécouvrir une grande partie de vos dessins jusqu’au 28 janvier...

Oui et un compteur permet même d’y quantifier l’affluence journalière, ce qui est très drôle! En tout cas, elle rencontre un grand succès ce qui fait très plaisir, d’autant que personne n’est obligé d’y venir. Et puis, j’ai été très touché que les Municipaux se soient déplacés lors de la séance de vernissage.

Arrêtez-vous le dessin de presse?

Oui, en tout cas pour l’instant. J’ai commencé ma carrière de dessinateur au Courrier patronal, puis à la Nouvelle revue du parti radical vaudois, puis enfin au Journal de Morges. Aujourd’hui je tourne cette page pour aller vers une nouvelle passion.

Qui est?

Le dessin animé, pour le compte de la RTBF, la radio-télévision belge. Je commence donc à faire quelques allers-retours sur Bruxelles.

De quoi s’agit-il exactement?

De dessins animés en images de synthèse 3D, une série intitulée «Luchien».

Comment vous êtes-vous retrouvé à la RTBF? Pourquoi pas la RTS?

Mais j’ai d’abord proposé cette série à la RTS qui n’a pas daigné jeter un regard dessus! Ça tombe mal en cette période de votation sur No Billag, mais c’est vrai que j’ai un regard très amer sur la RTS qui en tant que télévision diffuse des dessins animés d’auteurs étrangers et ne s’intéresse pas à un dessinateur suisse qui propose des programmes pour enfants.

D’autant que Luchien a plutôt bien marché!

Mais oui, outre qu’elle a été diffusée sur les programmes flamands, elle a été vendue à 13 autres pays. Mais pas encore à la RTS! Peut-être faudra-t-il que je l’aie vendue à 50 pays pour que la RTS me dise: «Mais pourquoi ne nous l’avez-vous pas proposée? (rires)

D’ailleurs vous êtes actuellement en train de travailler sur la 2ème saison des Luchien...

Oui les audiences ont dû être bonnes pour que la RTBF rempile! Je dois livrer cette 2ème saison pour le mois d’août, la diffusion des 52 épisodes étant prévue en septembre.

«Jeux de Sen», jusqu’au 28 janvier à l’Espace 81, Morges. En dédicace le samedi 27 janvier.