«Être municipale, c’est apprendre à toujours prendre du recul»

BILAN • Entrée en fonctions à la Municipalité le 1er juillet dernier, Anne-Catherine Aubert-Despland dirige un dicastère mamouth avec la sécurité, la population. Interview-bilan des premiers mois de sa législature.

  •  Anne-Catherine Aubert-Despland. dr

    Anne-Catherine Aubert-Despland. dr

Au moment de votre élection, vous vous réjouissiez d’entrer en fonctions, mais sans cacher une certaine appréhension... Comment vous sentez-vous, 100 jours après vos débuts à la Municipalité?

Ça va bien! J’entre peu à peu dans la fonction, dont je découvre les enjeux. C’est un vrai changement en termes de rythme de vie et de charge de travail, mais c’est passionnant: je suis bien consciente d’avoir la chance d’arriver dans une législature aux enjeux cruciaux et à un moment exceptionnel de la vie de Morges.

Vous étiez déjà rompue à l’exercice du pouvoir législatif, après 14 ans de Conseil communal. Quelle différence voyez-vous, en siégeant dans un exécutif?

C’est incontestablement un autre métier. Même si on a une expérience législative forte, tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne se rend pas vraiment compte de ce que cela représente. Lors de la première séance de la Municipalité, j’ai pu découvrir la complexité des dossiers et des enjeux. Heureusement, j’ai la chance d’être dans un parti où on a le soutien de ses pairs. Sans compter l’aide de ses collègues: on a une excellente ambiance à la Municipalité.

Qu’y a-t-il de plus difficile dans votre nouvelle fonction?

Avant d’être élue, j’étais employée. Maintenant, je suis de l’autre côté, responsable de toute une administration, et c’est très nouveau pour moi, même si je peux compter sur mes chefs de service. En outre, il faut savoir prendre des décisions, trancher pour que les projets avancent. Être municipale, au fond c’est apprendre à prendre du recul, à écouter, pour mieux analyser les situations et décider.

Vous avez choisi de conserver à 40% votre emploi de laborantine. Pourquoi?

Pour deux raisons, très pragmatiques: d’abord cela me permet de garder un pied dans un métier qui évolue très vite, et enfin je ne suis élue que pour cinq ans: même si je souhaiterais une deuxième législature, je garde mon métier au cas où.

Cela fait-il une différence de prendre ses fonctions à 55 ans?

Pour moi, c’est arrivé au moment idéal si je considère mon parcours de vie. Avant je n’aurais pas été prête. En plus mon expérience de vie m’apporte quelque chose à mettre au service de Morges.

Vous n’avez pas un dicastère facile, avec notamment la police...

Mais je l’ai voulu! La sécurité a longtemps été vue comme un thème de droite et rébarbatif. Or elle repose sur un sentiment subjectif de la population qui implique de multiples façons de l’appréhender. C’est passionnant, d’autant que je pense vraiment qu’une femme peut apporter un autre regard sur cette problématique.

Vous avez aussi d’autres responsabilités...

Oui, ce dicastère est multiple, j’ai encore l’informatique, domaine fort différent et aussi l’office de la population, autre secteur que j’ai appris à connaître, qui est aussi complexe, méconnu et dont on parle très peu. Il représente la première porte qu’un nouveau citoyen doit franchir. C’est une étape importante. Sans compter la charge des communautés religieuses pour la ville de Morges. Tout cela demande beaucoup de temps mais me pousse à toujours garder un regard très ouvert et curieux.