«J’apprends à concilier mes deux métiers»

MUNICIPALITE • Elue en 2016, la socialiste Anne-Catherine Aubert-Despland continue à exercer à 40% le métier qu’elle pratique depuis 30 ans: laborantine en psychiatrie. Un choix de cœur mais aussi de raison, au prix de journées parfois interminables. La passion, quant à elle, demeure toujours intacte.

  • Anne-Catherine Aubert-Despland

    Anne-Catherine Aubert-Despland

Laborantine deux jours par semaine, et municipale le reste du temps. Tout le reste du temps, y compris bien souvent le week-end, et en soirée bien sûr. Elue en 2016, Aubert-Despland gère un dicastère mammouth qui comprend police, population et commerce, officiellement rémunéré à 50% mais qui, à l’instar des autres municipaux, lui prend entre 70 à 80% de son temps.

Dans une autre vie, celle qui a précédé son accession à la municipalité travaillait – depuis près de 29 ans! - à 90% à l’hôpital de Cery, comme technicienne en analyses biomédicales. Une activité qu’elle a tenu à conserver une fois élue, mais avec un taux de travail réduit à 40%.

Pour au moins deux raisons: «d’abord j’aime vraiment ce métier, explique-t-elle. L’ambiance de travail y est très bonne et il y a le contact avec les gens, et la possibilité de gérer les dossiers de A à Z». L’autre raison est un peu plus stratégique, et aisément compréhensible à une époque où à un certain âge, il est difficile de retrouver du travail. «Si je devais ne pas être réélue à la prochaine législature, j’aurais beaucoup de mal à retrouver du travail, j’aurai 61 ans à ce moment-là».

Législature merveilleuse

Depuis une année donc, la nouvelle élue cumule, au jour le jour, ses deux fonctions. L’une d’elles, celle de Municipale, revêt les atours de la nouveauté. «J’ai bien conscience de vivre une législature merveilleuse et unique dans l’histoire de Morges, à un moment où tant de projets lancés parfois depuis longtemps sont en train d’aboutir», confesse-t-elle, ravie. Reste qu’il faut acquérir les bases d’un métier très nouveau: «Quand on est au Conseil communal, comme cela a été le cas pour moi, on ne se rend pas compte de ce qu’est le travail d’un municipal. De fait, il m’a bien fallu 6 mois pour appréhender les enjeux et les dossiers, surtout que l’on se doit d’avoir une vision globale, y compris sur les dossiers de nos collègues. Et puis, j’ai été toute ma vie employée, et là il m’a fallu apprendre à diriger une équipe, ce qui est nouveau».

Avec le temps est ainsi progressivement venue une maîtrise des compétences requises pour diriger son dicastère, mais aussi pour gérer son temps, dans un quotidien ou des «simples» journées de 8h30 de travail sont l’exception. Sa respiration, cette maman de trois enfants adultes et jeune grand-mère la trouve dans… ses sorties quotidiennes pour «promener ses chiens». «Clairement, c’est le moment où chaque jour j’évacue le stress et me vide la tête. Et puis, mon métier de laborantine en psychiatrie m’a appris à relativiser et mettre de la distance avec les choses. Parce que finalement, j’ai beaucoup de chance d’apprendre un nouveau métier passionnant que le peuple m’a confié».