Mélanie Wyss: «Tant de dossiers passionnants...»

MORGES • Benjamine de la Municipalité, Mélanie Wyss gère un dicastère stratégique, celui des finances.

  • Mélanie Wyss.

    Mélanie Wyss.

Vous êtes aux responsabilités depuis bientôt six mois. Comment vous sentez-vous dans votre rôle de Municipale?

Je me sens bien. Il faut dire que j’aime les défis, et là je suis servie (rires). Le rythme est intense, il a fallu opérer une réorganisation de toute la logistique familiale et je ne me serais jamais lancée dans cette aventure sans le soutien de mon mari et ma famille. (ndlr, Mélanie Wyss est mère de trois jeunes enfants). C’est tout de même un changement de vie. Dans un Conseil communal, on s’investit surtout en soirée. En tant que Municipale, le rythme est très différent.

Vous êtes à la tête d’un dicastère stratégique avec les finances. L’aviez-vous voulu ou vous l’a-t-on imposé?

La vérité, c’est qu’en tant que minoritaire, je n’avais pas imaginé possible qu’on me le confie, d’autant que je ne savais pas qu’Eric Züger souhaitait le quitter. Non, évidemment que ce n’était pas un choix imposé et je ne me suis pas du tout sentie mise devant le fait accompli. Il ne faut pas oublier qu’à Morges on a une configuration particulière, que le PLR a gagné des sièges au Conseil communal et que les forces politiques sont plus équilibrées qu’on ne le pense. En outre, c’est un dicastère qui fonctionne bien avec des collaborateurs investis dans leur tâche et une cheffe de service compétente et qui est là depuis des années.

Avez-vous été surprise en prenant vos fonctions?

Je n’avais pas d’attentes précises en réalité et je suis encore en phase de découverte. En fait, ce qui est très enrichissant, c’est la diversité des sujets traités en Municipalité. Chacun d’entre nous a son dicastère et ses sujets de prédilection, mais la Municipalité prend collégialement un grand nombre de décisions.

L’ambiance est donc bonne à la Municipalité?

Oui cela se passe bien, on apprend à fonctionner ensemble, et en tant que minoritaire, on me laisse exprimer mon avis. Les discussions y sont très ouvertes. Et c’est ce que j’aime dans notre système suisse: trouver un sens commun avec des perceptions différentes.

Trois femmes à la Municipalité, cela change-t-il quelque chose?

Je ne crois pas trop aux théories sur le genre. Dans un gymnase scientifique j’étais entourée d’une majorité d’hommes. Et en école d’infirmières, il y avait surtout des femmes et je ne saurais pas dire ce qui fut le plus dur (rires). Plus sérieusement, ce qui compte pour moi quand on est autour d’une table, c’est le raisonnement que l’on tient et les perspectives que l’on a.

Et le fait d’être à 35 ans, la benjamine de la Municipalité?

J’apporte mon regard différent de femme de 35 ans, mère de trois enfants. En tant que nouvelle arrivante, j’ai beaucoup de choses à apprendre. Mais il est plus facile d’arriver à 3 nouveaux que seule. Je suis d’ailleurs très reconnaissante à Jean-Jacques Aubert et aux autres Municipaux à qui je peux passer un coup de fil si j’ai une question.

Qu’y a-t-il de plus difficile dans cette fonction?

On pourrait ne jamais s’arrêter, tant il y a à faire et tellement les dossiers sont intéressants. Cela demande donc une certaine discipline pour apprendre à débrancher un peu et gérer la frustration de ne jamais avoir assez de temps.

Vous arrivez à la tête du dicastère des finances avec une situation plutôt saine…

Oui, Morges est une ville en bonne santé et qui va beaucoup investir dans les prochaines années pour construire son avenir. La situation est saine mais la gestion financière doit rester rigoureuse, car il y a de nombreuses inconnues qui ne dépendent pas de la Municipalité: RIE III, la péréquation, etc. En tant que responsable des finances, mon rôle est de toujours garder une vue d’ensemble et de replacer chaque décision, chaque choix dans son contexte, en maintenant les équilibres car la Municipalité doit se fixer des priorités.

Vous venez d’arriver, mais songez-vous à une deuxième législature ?

Pour l’instant, je n’ai pas de plan tout tracé et préfère me focaliser sur la gestion du présent, tant la vie est pleine d’imprévus. Mais je pense que dans 4 ans, dans un sens ou dans l’autre, la réponse à cette question me paraîtra évidente.