«Mon défi? Donner de la cohérence»

MORGES • Après plus de 20 ans en politique, Philippe Deriaz est devenu Municipal le 1er juillet dernier, à la tête d’un dicastère complexe comprenant Sport, bâtiments et environnement.

  • Philippe Deriaz, Municipal depuis le 1er juillet dernier. © Olivier Bohren/ Ville de Morges

    Philippe Deriaz, Municipal depuis le 1er juillet dernier. © Olivier Bohren/ Ville de Morges

Depuis le 1er juillet, vous avez commencé, en tant que Municipal, une nouvelle étape d’une vie professionnelle très variée. En êtes-vous satisfait?

Tout à fait! J’ai quitté un poste très intéressant, celui de doyen du Département des arts et métiers verts au Centre d’enseignement professionnel de Morges, mais dont j’avais fait un peu le tour. Je ressentais donc le besoin de nouveaux défis. Je suis comme ça, avec une curiosité de scientifique (ndlr: Philippe Deriaz est ingénieur agronome de formation): j’aime travailler sur des éléments nouveaux, découvrir de nouveaux enjeux. D’autant que Morges vit une phase de mutations absolument géniale et pour moi c’est vraiment le moment où il fallait en être!

Comment se sont déroulés vos premiers mois?

Même si la charge que j’ai eue en tant que doyen m’a beaucoup appris au niveau des procédures, de la gestion des ressources humaines, de l’empathie et de l’écoute, je suis encore en phase d’apprentissage. À la fois au niveau des réglages institutionnels par rapport à la Municipalité, mais aussi par rapport aux grands projets de mon dicastère. En outre, il m’a fallu prendre mes marques au niveau d’une administration qui se recomposait, qui était plus grande que ce que j’imaginais, avec l’existence de structures et d’identités très ancrées.

Sports, bâtiments et environnement… Votre dicastère est en effet plutôt complexe et disparate…

Oui, il comprend plusieurs pôles avec de grands enjeux, impliquant des politiques publiques très différentes. Le défi est de donner de la cohérence à tout cela, avec une structure qui permette d’avoir le maximum d’interactions au niveau municipal, mais aussi avec les commissions qui travaillent sur les différents axes. Certes, les dossiers sont souvent très complexes, mais comme j’ai siégé longtemps au Conseil communal, j’ai un bon recul sur leur dimension politique. En revanche, il me manque les développements historiques et factuels de chaque projet ; je m’en imprègne progressivement.

Comment s’est déroulée votre intégration dans la Municipalité?

Très bien, l’ambiance y est très collégiale et constructive. Nous avons nos différences politiques bien sûr, mais on se parle agréablement tout le temps.

Endosser un rôle d’exécutif, est-ce différent?

Oui, il y a beaucoup de travail avec beaucoup plus d’activités de représentation que celles que l’on peut avoir en tant que député. Il faut en outre répondre à des sollicitations multiples, assurer une présence sur le terrain, etc. Tout cela exige une disponibilité certaine.

Quel est selon vous le principal écueil à éviter en tant que Municipal?

J’en vois trois: ne pas toujours être compris, défendre une décision de la Municipalité à laquelle on aurait pu être opposé pour des raisons personnelles, et enfin prendre des décisions trop rapides au risque de négliger de nombreux acteurs et paramètres.

Quels sont les grands enjeux de votre mandat?

Je suis un élu socialiste, je prends donc à mon compte tous les enjeux de mon parti pour cette législature: cohérence sociale, logement, culture et sport accessibles pour chacun, convivialité dans la ville. En clair, être au service du citoyen et de la population.

Envisagez-vous d’ores et déjà une deuxième législature ?

À ce stade, je ne m’exprime pas, car cela mérite réflexion avec mon parti. C’est donc beaucoup trop tôt, même si cela s’inscrirait dans une certaine logique. Aussi, je préfère pour l’instant me consacrer à mon travail, sans préjuger de l’avenir.