L'économie vue par Myret Zaki : "Plein emploi ne veut pas dire bon emploi"

Pour notre chroniqueuse, la qualité des emplois compte plus que leur nombre, car une statistique de plein-emploi peut masquer bien des réalités.

On nous annonce que la Suisse va vers le «plein-emploi», avec un taux de chômage tombé à 2,8%. Or la qualité des emplois compte encore plus que le nombre. Une statistique de plein-emploi peut masquer bien des réalités: celle du chômage en hausse des seniors. Celle des personnes en sous-emploi, qui veulent augmenter leur temps partiel, sans y arriver. Ce chiffre était au plus haut fin 2020 (on attend les chiffres de 2021). Accumuler les petits boulots peut être un choix aussi parce que les conditions du chômage, en termes de nombre de recherches à transmettre et de sanctions prévues, ne sont pas exactement celles d’un «oreiller de paresse».

Ensuite, il y a les chômeurs «longue durée» (demandeurs depuis plus d’un an), qui n’ont jamais été aussi nombreux depuis les années 1990. L’idée de «plein-emploi» peut donc véhiculer une image de prospérité trompeuse. Ou prématurée. Par contre, on reconnaîtra qu’il n’y a pas eu de chômeurs découragés en 2020, sortis en masse de la statistique du chômage. En pleine pandémie, pas grand monde n’a définitivement claqué la porte du travail.

Reste à maintenir le standard de vie des salarié(e)s. Avec une inflation à 0,7%, un ajustement des paies ferait sens dans la santé, la vente de détail, l’industrie ou la construction. Même si l’hôtellerie et la restauration, où le chômage reste à 5,9%, devront attendre avant de penser aux augmentations.