Chronique: "Les locaux vides du covid"

Pour notre chroniqueuse, la hausse du nombre de bureaux vacants n'est pas synonyme de hausse du chômage: le covid est passé par là...

Dans «locaux vides», il y a «Covid» et ce n’est pas juste une plaisanterie. A Genève, de nouvelles surfaces de bureaux à louer au centre-ville restent vides ou difficiles à pourvoir depuis des mois. Mais c’est surtout au sein des entreprises que l’on voit des places de travail autrefois remplies se libérer durablement. Cela pourrait faire croire à une hausse du chômage, sauf qu’il a baissé en Suisse (à 2,7% en août) et que c’est au télétravail qu’on doit cette désertion. Durant la pandémie, nombre d’entreprises ont vu leur intérêt à long terme dans ce gain de flexibilité, qui offre un potentiel de rationalisations substantielles. Des banques comme Credit Suisse, et avant elle Piguet Galland, offrent désormais la possibilité de télétravailler à 100% à tout leur personnel.

D’autres exigent deux ou trois jours de présence par semaine. Le terrain était déjà mûr avant la pandémie, avec les horaires flexibles, l’office sharing et les places de travail non attribuées. Mais il y avait aussi la tendance inverse de déménager dans de plus grands espaces afin de regrouper, réunir, rassembler le personnel. Sur ce plan, le virage est à 180°.

La demande pour les surfaces de bureaux va décliner ces prochaines années, et avec elle les loyers au m2, sauf dans les centres et les adresses les plus prisées. Les villes, déjà désertées par les petits et moyens commerces à cause d’internet, vont connaître une nouvelle étape dans leur virtualisation.