Encourager l'accès à la propriété, il y a du boulot!

Pour notre chroniqueuse, faciliter l’accès à la propriété grâce à un prêt de l’Etat n'est pas forcément une bonne idée

Faciliter l’accès à la propriété avec un prêt de l’Etat? C’est une idée qui nous vient des PLR et UDC à Genève et qui permettrait d’acquérir son premier logement avec seulement 5% de fonds propres, et c’est l’Etat qui prêterait les 15% restants. Imaginons que cette idée s’applique à la Suisse romande. D’abord, le projet ne vise que les biens de moins de 1,2 million. Or Genève et Lausanne affichent des prix immobiliers record pour 2020 et 2021 et on y parle même de surchauffe. Seuls de petits appartements seraient envisageables, ce qui n’aiderait pas beaucoup les familles de la classe moyenne.

Ensuite, cette idée omet le vrai problème, expliqué par le promoteur lausannois Bernard Nicod, qui est que «les banques sont contraintes d’appliquer des taux techniques de 5%, alors que les taux hypothécaires sont à 1%, en raison de la peur irrationnelle de la Finma et de la BNS d’un surendettement du secteur». C’est à ce niveau-là qu’il faudrait agir. Même la France, qui semble avoir inspiré l’idée à nos PLR et UDC, impose par exemple aux employeurs de participer au logement des employés modestes.

Le rôle de l’Etat, ce n’est pas de se prendre lui-même pour une banque (d’ailleurs Genève est trop endetté et la dette vaudoise repart à la hausse). Mais d’assurer des conditions socialement responsables. Oublions les «prêts étatiques»: quid d’un projet pour aider les primo-acquérants qui responsabilise les banques et les employeurs?