Inflation: la Suisse épargnée... pour l'instant

Pour l'heure, la Suisse est épargnée, notamment grâce à la force du franc. Mais il en va tout autrement outre-Atlantique ou chez nos voisins français auprès de qui l’inquiétude monte.

Certains mots avaient disparu depuis longtemps du jargon économique. Oubliés, relégués dans les manuels d’histoire. Les voilà qui reviennent à l’aune de la sortie de la pandémie, renforcés par le déclenchement de la guerre en Ukraine. Parmi eux, la «stagflation», contraction des mots stagnation et inflation. L’expression décrit une situation économique dont la croissance réelle est faible mais les prix, eux, ne cessent d’augmenter. Conséquences, notamment: une baisse du pouvoir d’achat et une réduction des marges. Nous y sommes.

Pour l’heure, la Suisse est préservée, notamment grâce à l’appréciation du franc. Mais il en va tout autrement outre-Atlantique ou chez nos voisins français auprès de qui l’inquiétude monte. Beaucoup redoutent un autre concept qu’on croyait oublié, lié à la stagflation, la spirale «prix-salaire». Le principe est simple: pour réduire les effets de l’inflation, on augmente les revenus, déclenchant un cercle vicieux dans lequel la hausse des salaires nourrit celle des prix. Mais là, nous n’y sommes plus.

En effet, la situation sur le marché du travail est très différente aujourd’hui, comparée à celle de la fin des années 1970. Contrairement à l’époque, il est moins organisé, et les syndicats moins puissants. Le rapport de force pour obtenir des hausses généralisées de salaire a donc changé. Ce retour en arrière, ces comparaisons avec une période économique sombre, ont heureusement leurs limites et l’optimiste reste de mise. Du moins pour la Suisse.