Le choc pétrolier a déjà commencé

La crise énergétique qui débute a de frappantes similitudes avec le premier choc pétrolier de 1973. Toutes deux ont pour cause le déclenchement d’une guerre: Ukraine aujourd’hui, Kippour hier.

Dans les deux cas, on assiste à une flambée des prix de l’or noir couplée à l’inflation. De ce point de vue, le prochain choc pétrolier a déjà commencé. Et si l’on se projette sur les autres conséquences du premier choc, rien de réjouissant ne se profile.

L’événement inédit survenu il y a 50 ans a eu de lourdes conséquences sur l’économie mondiale, marqué la fin des Trente glorieuses et enclenché, par exemple, le programme nucléaire de la France. Un événement historique majeur, donc. La Suisse, elle, était entrée dans une période de chômage cyclique. Comme dans d’autres pays européens, la circulation avait même été interdite les dimanches! Evidemment, la comparaison a ses limites tant la société et l’économie ont changé en un demi-siècle.

L’un des effets positifs du choc pétrolier de 1973 avait été la prise de conscience de la limite des ressources naturelles. Aujourd’hui, nous finançons malgré nous la guerre de Poutine en faisant le plein ou en chauffant nos logements. De cette situation exceptionnelle et tragique, il peut en ressortir des changements importants comme l’accélération de la transition énergétique. Pas tant pour la préservation de l’environnement que pour sortir de notre dépendance, et donc de notre vulnérabilité, face à la Russie.