Les coopératives, ou le succès des vieilles marmites

Nasrat Latif revient sur la popularité croissante du modèle d'entreprise fondé sur les coopératives.

La vente d’alcool restera donc proscrite à la Migros. Ainsi en ont décidé ses dix coopératives, respectant le vœu de son mythique fondateur Gottlieb Duttweiler. Au-delà de cette magnifique opération marketing, intéressons-nous à son modèle d’entreprise peu répandu mais représentant tout de même 12% de notre PIB: la société coopérative.

Cette forme juridique se distingue notamment par une priorité portée sur l’humain et non la croissance et le profit à tout prix. Le Bureau international du travail (BIT) relève à juste titre que le poids économique et social de ces entreprises «persiste à être inversement proportionnel à leur notoriété.» Outre Migros et Coop, de nombreux autres géants ont adopté ce modèle: Raiffeisen, La Mobilière ou encore Fenaco dont les propriétaires ne sont autres que les coopératives Landi. Citons encore les coopératives d’habitation qui permettent, dans les faits, de devenir propriétaire avec un apport de fonds propres avoisinant 12% contre 20% pour un particulier.

Cette forme ancestrale, considérée comme dépassée, a pourtant le potentiel d’un modèle d’avenir. Des études ont déjà souligné leur résilience face aux crises. Alors que nous en vivons une nouvelle et que la globalisation est remise en question, la coopérative se démarque par son ancrage local. Elle est peut-être même le modèle le plus adéquat pour concrétiser la fameuse «responsabilité sociale des entreprises». Comme quoi, c’est bien dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes.