Marché de l'électricité: le beurre et l’argent du beurre

En voulant  le beurre et l’argent du beurre, les sociétés qui ont choisi le marché libre de l'électricité oublient qu’elles remettent en cause les règles du jeu qu’elles ont pourtant accepté dès le départ.

Nos factures d’électricité vont donc prendre l’ascenseur cet hiver. La hausse moyenne des prix annoncée, bien qu’importante à Genève (22%) et Lausanne (26%), reste contenue en comparaison à celle des entreprises ayant fait le choix du marché libre. Un choix que vous et moi, dits les «clients captifs» du marché régulé, n’avons pas.

Après avoir profité durant de nombreuses années de prix extrêmement bas, ces milliers de sociétés sont aujourd’hui confrontées à un coût de l’électricité multiplié par 10 ou 20! D’innombrables PME se retrouvent ainsi en danger de mort et appellent à l’aide.

Que des entreprises saines soient temporairement soutenues par l’Etat se justifie et la situation rappelle les aides Covid. Comme lors de la pandémie, nous faisons face à une situation exceptionnelle engageant notamment la responsabilité des autorités. Celles-ci sont en l’occurrence tenues par la Constitution d’assurer une production et un approvisionnement énergétique «économiquement optimal».

D’autres appels à l’aide sont en revanche surprenants. Des sociétés ayant fait le choix du marché libre demandent par exemple à réintégrer le marché régulé, notamment parce qu’elles savent qu’il est peu probable de retrouver des niveaux de prix aussi bas que ceux d’avant-crise. En voulant ainsi le beurre et l’argent du beurre, elles oublient qu’elles remettent en cause les règles du jeu qu’elles ont pourtant accepté dès le départ, prétéritant des concurrents ayant eux fait le choix de rester sur le marché régulé.