Tout schuss

Pour un pays comme le nôtre, dont le ski fait partie intégrante de l’identité, les contraintes sur les camps de ski ont des conséquences néfastes à long terme.

De nombreux élèves ont vu leurs camps de ski annulés en ce mois de janvier dans les cantons de Vaud et de Genève en raison de la situation sanitaire. Une mesure temporaire qui, mise en perspective avec toutes les restrictions imposées à la jeunesse depuis près de deux ans, pèse lourd sur leur moral, et sur notre économie. Celle-ci voit s’envoler des milliers de nuitées, sans parler de toutes les retombées commerciales liées à la présence de ces camps. Certains enfants, en fin de scolarité, n’auront tout simplement pas eu le privilège de goûter aux joies de la glisse.

Logement, nourriture, encadrement, matériel, transport: les camps de ski sont parmi les sorties les plus onéreuses, poussant certaines communes à les supprimer par mesure d’économie. Pour un pays comme le nôtre, dont le ski fait partie intégrante de l’identité, ces contraintes ont des conséquences néfastes à long terme. Outre la socialisation, les sorties à ski représentent aussi une mesure d’intégration pour les enfants issus de l’immigration, à l’instar de votre serviteur.
Petit réfugié, l’intégration à mon pays d’accueil est passée par la pratique du ski initiée par les camps scolaires. Aujourd’hui, j’ai plaisir à dévaler les pistes chaque hiver, à faire vivre, à mon échelle, l’économie alpine. L’aurais-je fait sans cette découverte impulsée par l’école? En admirant les sommets enneigés depuis le chalet que je loue, au moment d’écrire ces lignes, je n’ai qu’une seule envie: chausser mes skis, et dévaler les pistes tout schuss!