Dany Hassenstein

  • Dany Hassenstein

    Dany Hassenstein

Son nom ne vous dit rien, et pourtant, chaque année, il a une grosse, une très grosse pression car son boulot fait le bonheur (ou non) de 250’000 personnes, le temps d’une semaine estivale souvent ensoleillée mais aussi paradoxalement boueuse. Dany Hassenstein est le programmateur du Paléo depuis 2009, en duo avec Jacques Monnier, le vice président du festival. Ce Suisse allemand originaire d’Interlaken, venu à Lausanne pour faire l’Ecole Hôtelière en 1999, commencera une carrière dans le secteur de l’hôtellerie, avant de rejoindre l’équipe du Paléo en 2008. La prochaine édition du festival aura lieu du 17 au 22 juillet, et il est déjà en train de bosser dessus d’arrache-pied depuis plusieurs mois: des centaines de groupes à contacter, un juste équilibre à trouver entre têtes d’affiches énormes, coups de cœur, découvertes, artistes émergents et noms incontournables, sans parler des fantasmes de festivaliers, qui donnent souvent naissance à des rumeurs pas toujours faciles à contrôler, avec, au bout du compte, une programmation qui tient toujours ses promesses et sa réputation. On a déjà hâte.

COUP DE GUEULE

Impossible de souper au restaurant à la dernière minute! Si on ne réserve pas des semaines à l’avance, on ne peut pas manger le soir à Lausanne. C’est très dur d’être spontané, de sortir sur un coup de tête, de découvrir un nouvel établissement sur une impulsion. Pourquoi? Parce que la majorité des établissements lausannois ne proposent pas deux services. Passé 22h, quasiment plus aucun restaurant ne sert! Moi, en tant que client, ça me frustre. J’aime me décider à la dernière minute, pas des semaines à l’avance. Il y a certains restaurants avec lesquels je n’essaye même plus, je sais que je ne trouverais pas de place.

COUP DE BOULE

Je trouve dommage qu’on ne privilégie pas plus les activités sociales et culturelles au bord du lac. Je ne parle pas des parcs, qui sont magnifiques, mais du fait qu’il manque des lieux de vie et d’animation culturelle: une salle de concerts, des belles terrasses, ou même un théâtre de verdure, des espaces pour que les Lausannois puissent s’approprier les rives. Mais cette grande artère routière qui longe Ouchy ne rend pas aussi l’environnement très agréable. Les rives du lac sont une sorte de sanctuaire à touristes et résidents fortunés.

COUP DE POUCE

Je soutiens et je félicite tous les acteurs qui organisent les événements culturels et sportifs en plein air en ville comme Label Suisse, BD Fil, Le Festival de la Cité, mais aussi les événements de sports urbains. Ce sont ces grands rendez-vous qui créent l’identité d’une ville et qui font bouger les choses, et les gens. Bravo à tous ces organisateurs qui relèvent chaque année de nouveaux défis pour rendre Lausanne plus vivante.

COUP DE FOUDRE

Les associations comme le Montriond, La Jetée de la Compagnie, le Jardin Potager ou La Galicienne, qui se battent pour leurs projets alternatifs locaux qui revitalisent le tissu urbain et social. Toutes ces initiatives indiquent que le monde dans lequel nous vivons va aussi dans le bon sens, celui de la proximité, de l’économie douce, des circuits courts, du renforcement du lien social.

COUP DE CŒUR

L’incontournable Café de Grancy. Même s’il fait partie de ces lieux où il est toujours impossible d’avoir une table si tu n’as pas réservé, il fait partie de ces adresses rares où l’on est toujours sûr d’être bien accueillis et bien servis. C’est un repère pour bon nombre de Lausannois, et ce n’est pas un hasard: l’équipe est formidable.

COUP DE CHAPEAU

J’ai longtemps habité Sous Gare. Maintenant j’habite Lutry. C’est tout près de Lausanne, et franchement n’est ce pas le plus bel endroit du monde? Le bourg a gardé cet esprit de village, malgré la lente disparition des commerces. J’habite chez un vigneron, ce qui est une magnifique porte d’entrée pour le Lavaux. Lutry, cernée par Lausanne et le Lavaux, une certaine idée du paradis.