Emilie Jendly

Chaque semaine un invité dégaine son six coups face à Thomas Lecuyer pour nous parler de son Lausanne.

  •  Emilie Jendly

    Emilie Jendly

A quoi ressemblent les soirées d’Emilie Jendly? Cette journaliste RP spécialiste des séries télé tient un blog à la pointe sur le sujet pour et nous aiguille régulièrement sur les ondes d’Espace 2, dans «Culture au point» vers les séries immanquables du moment. Quand elle ne binge-watche pas (binge-watcher, c’est regarder toute une saison d’affilée, et frénétiquement), elle se réfugie à l’Opéra, ou auprès de l’OCL, à la quête de quelque douceur dans ce monde de brutes. La vie d’Emilie Jendly pourrait donc bien se synthétiser dans deux acronymes: «CSI: OCL». Alors qu’elle développe un projet de format court vidéo sur les séries avec l’agence de communication lausannoise Societe-ecran media, elle a débuté la rédaction d’un guide satirique qu’on a hâte de lire (en tous cas, moi.). Et Emilie est aussi responsable communication au CHUV. Tant de casquettes sur de si longs cheveux.

COUP DE GUEULE

Peut-être est-ce dû au fait que je n’habite à Lausanne que depuis 15 ans, mais il n’y a pas un jour où je ne mesure le privilège de bénéficier d’une qualité de vie aussi exceptionnelle. Que désirer changer: la vue idyllique? L’écrin de nature paradisiaque? L’offre culturelle pléthorique? Le dynamisme des acteurs du secteur œnogastronomique? La qualité des universités et écoles d’art? Le multiculturalisme – globalement - harmonieux? Non, vraiment, je ne vois pas.

COUP DE BOULE

Elevée en France, je reste abasourdie par le coût de la vie en Suisse. Les salaires sont certes élevés, mais rien ne justifie les écarts de prix souvent délirants. Cela dit, je comprends les entreprises: pourquoi réviser ses tarifs, alors que la population consent en silence? La culture de la discrétion qui retient les Helvètes de s’associer massivement pour contrecarrer les ententes sur les prix ne cesse de me stupéfier. Précieuse à de multiples égards, la discrétion n’a pas que des vertus.

COUP DE POUCE

Depuis trois ans, je suis avec bonheur les cours d’histoire de l’art, de philosophie et de religion de l’Université populaire de Lausanne. Pour un écolage plus que raisonnable, vous pouvez apprendre une langue, perfectionner vos connaissances dans un domaine spécifique ou simplement assouvir votre curiosité. Les élèves de tous âges et milieux s’y côtoient dans la bonne humeur et avec une humilité à laquelle je suis particulièrement sensible. L’accès à la formation continue mérite d’être inconditionnellement soutenu.

COUP DE FOUDRE

C’est avec l’Orchestre de chambre de Lausanne que je vis depuis trois saisons mes plus gros coups de foudre. Le violoniste norvégien Truls Mørk, le chef japonais Kazuki Yamada comptent parmi les artistes de génie que j’ai eu la chance de découvrir dans le cadre des Grands Concerts. Certes, la salle Métropole n’a pas l’acoustique ni le charme du Victoria Hall, mais quel privilège de pouvoir assister à des soirées de si haute tenue pour un prix défiant toute concurrence. Quinze francs le billet pour les jeunes moins de 26 ans, je vois difficilement comment rendre la culture plus attractive.

COUP DE CŒUR

Dès que la météo s’y prête, je file lézarder aux Bains de Bellerive. De ce lieu qui symbolise l’été, j’apprécie en particulier l’anonymat qu’offrent ses 7,5 hectares de parc, l’ouverture sur le lac et la fréquentation populaire et multiculturelle, à mille lieux des plages et piscines branchées. Solitaire mais aimant sentir l’énergie de la foule, je m’y sens comme un poisson dans l’eau.

COUP DE CHAPEAU

J’ai beaucoup d’estime pour la conseillère nationale Rebecca Ruiz. A 35 ans, la Lausannoise possède toutes les qualités que je respecte en politique : l’intelligence, l’éthique, la ténacité, le sens du compromis et l’humilité. Visionnaire, bosseuse, déterminée, Rebecca Ruiz incarne le nouveau souffle des institutions politiques et je ne doute pas qu’elle atteindra les sommets du pouvoir, ce qui est une perspective réjouissante pour notre pays.