Sébastien Corthésy

Chaque semaine un invité dégaine son six coups face à Thomas Lecuyer pour nous parler de son Lausanne

Il veille avec dévotion et ardeur sur les trésors de l’humour romand que sont Thomas Wiesel, Nathanaël Rochat, Blaise Bersinger, Marina Rollman ou Yoann Provenzano, et déniche aussi les nouvelles pépites comme Renaud de Vargas ou Yacine Nemra. Ingénieur en informatique pour une célèbre banque le jour et producteur d’humoristes la nuit, Sébastien Corthésy mène une double vie, comme les super héros, sans jamais mettre de cape ni de collant moulant, et en gardant toujours ses lunettes de vue sur le bout du nez. Co-créateur du Jokers Comedy Club et de son cousin Jokers Le Grand Match, qui se déclinent sur toute la Suisse romande depuis deux saisons, il pouponne ainsi la nouvelle vague du stand up romand, sous l’œil paternel et protecteur du Grand Shah de la Blague, Pierre Naftule, et après avoir fait ses premières armes en organisant l’excellent Banane Comedy Club, le festival estudiantin d’humour de l’EPFL. Sébastien pensait que ça allait être compliqué pour un Veveysan comme lui de parler de la grande ville voisine qu’il a adoptée il y a quelques années. Que nenni! Fourmillant d’idées, le trentenaire à l’enthousiasme et l’énergie communicatifs devient vite intarrisable quand il s’agit de parler de sa ville d’adoption et de la nouvelle vague de l’humour romand.

COUP DE GUEULE

Il y a une pléthore d’offres culturelles et de divertissement à Lausanne, et certaines sont objectivemet répétitives. Plutôt que de monter chacun dans son coin des choses identiques, les petits acteurs culturels devraient se concerter, voire se fédérer, pour éviter une concurrence frontale qui les fragilise d’autant plus face aux grosses machines du divertissement qui envahissent les grandes salles de la ville.

COUP DE BOULE

La taxe sur le divertissement est une spécificité lausannoise qui fait du mal notamment aux jeunes artistes qui reversent systématiquement 14% de leurs recettes sans jamais bénéficier d’une quelconque contrepartie. En effet, le reversement des fonds levés par cette taxe est redistribué selon un système assez obscur et réservé seulement aux grandes institutions.

COUP DE POUCE

On parle tout le temps de la « nouvelle génération » de l’humour romand quand on évoque Thomas Wiesel, Marina Rollman ou Charles Nouveau. Mais il y a déjà une «nouvelle nouvelle génération» qui émerge et qu’il faut aller découvrir et soutenir absolument comme Renaud de Vargas, Kevin Eyer ou Mehidin Susic. Il faut que les jeunes artistes n’hésitent pas à se lancer, et que le public continue à leur faire confiance et à garder une curiosité pour aller les découvrir et les soutenir. Un de ceux dont j’entends le plus parler en ce moment, c’est Bruno Hausler. Il est venu jouer pour la première fois au Jokers Comedy Club au CPO la semaine dernière! On reste à l’affût!

COUP DE FOUDRE

Blaise Bersinger, qui est l’invité permanent de Thomas Wiesel dans l’émission «Mauvaise Langue» sur la RTS Un! C’est la quintessence du lausannois, qui commence à rencontrer un vrai succès en salles et dans les médias, tout en restant profondément attaché à sa ville. Et puis il est incroyablement drôle et apporte un vrai vent de fraicheur dans l’exercice difficile de monter seul sur une scène pour faire rire des gens.

COUP DE CŒUR

Je sais que ça n’existe plus, hélas, mais mon dernier coup de cœur lausannois restera toujours pour le Lido Comedy Club, qui a fermé il y a bientôt deux ans, et reste irremplaçable. Ce lieu a su situer Lausanne sur la carte de l’humour francophone. De nombreux humoristes y ont fait leur première scène, comme Thomas Wiesel, Blaise Bersinger ou Yoann Provenzano. Il y a un avant et un après Lido pour les humoristes en Suisse romande.

COUP DE CHAPEAU

Pour moi qui habite à la Tour-de-Peilz, Lausanne c’est un peu le «Paris» de la Romandie. Il y a une ébullition permanente ici, toujours quelque chose à faire, que ce soit comme spectateur ou comme acteur culturel. J’aime les multiples possibilités qu’offre cette ville.