Les CFF méritent bien un grand coup de balai, l'éditorial de Fabio Bonavita

Depuis la nomination de Vincent Ducrot en tant que directeur général des CFF en avril 2020, les couacs à répétition ont laissé la place à un fiasco généralisé.

Ces dernières années, les CFF nous avaient habitués aux suppressions de trains dues à la pénurie de conducteurs, aux retards à répétition et autres nouveaux horaires mal fagotés. L’ex-régie fédérale avait déjà le don d’agacer de nombreux pendulaires qui se retrouvaient de plus en plus souvent à quai, regrettant au fond de leur âme, la belle époque où les chemins de fer helvétiques étaient encore une fierté nationale.

Mais depuis la nomination de Vincent Ducrot en tant que directeur général en avril 2020, les couacs à répétition ont laissé la place à un fiasco généralisé. Une perte de 245 millions de francs en 2022, un projet de caméras «intelligentes» dans les gares contesté puis retiré et un chantier de la gare de Lausanne désormais repoussé aux calendes grecques avec une fin prévue, au mieux, en 2038. Pour couronner le tout, les tarifs augmenteront en moyenne de 4,3% dès la fin de cette année. Ceci alors que l’inflation galope et que le transfert modal de la route vers le rail devrait être une priorité. On croit rêver.

Dans n’importe quelle entreprise, pareil bilan obligerait le patron à revoir entièrement sa stratégie. C’est vrai partout, sauf aux CFF qui, en augmentant leurs prix au lieu de chercher à réduire certaines dépenses, prouvent qu’ils ont gardé tout l’immobilisme d’une société déclinante. Vu de Berne ou de Zurich, le constat peut paraître moins sévère, mais cet enchaînement de couacs doit servir de détonateur pour opérer un grand coup de balai au sein des hautes sphères de l’ex-régie fédérale. Faute de quoi, elle continuera sa lente et inexorable descente aux enfers…