Les lieux fétiches de Simenon racontés par son fils...

Né il y a 120 ans, le père du célèbre Commissaire Maigret a vécu dans notre ville entre 1956 et 1989, date de son décès. Alors que les éditions Dargaud lancent une série d’adaptations BD à l’occasion de cet anniversaire, Lausanne Cités vous propose de participer à un jeu-concours. Le but? Identifier chacun des lieux photographiés ci-dessous et décrits par John Simenon, le fils du grand écrivain.

Trouvez le nom du lieu correspondant à chaque numéro de photo ci-dessous

1.

«Notre première demeure en Suisse. Un mélange unique d’odeurs de bois et de papier, toujours présent au rez-de-chaussée. Dans le bureau de mon père, au premier étage, l’odeur rassurante de son tabac, lorsqu’allongé sur la moquette brune, je faisais mes devoirs pendant qu’il lisait son journal. Et quand il écrivait ses romans, les pancartes d’hôtel «Do not disturb» sur toutes les portes pour nous rappeler de ne pas faire de bruit et de ne pas le déranger».

2.

Partout où il allait, mon père a toujours aimé s’immerger dans l’atmosphère des marchés, qui lui rappelaient ceux de son enfance, quai de La Batte, à Liège.

3.

«Je suis convaincu que mon père conçut cette maison de l’intérieur, agençant les pièces pour qu’elles puissent accueillir tous ses enfants et leurs familles en même temps sans empiéter sur l’intimité et l’indépendance de chacun. Les circonstances n’ont malheureusement pas permis que cette  fonction soit souvent remplie, et le résultat extérieur ne fut pas vraiment réussi. Mais j’en garde des souvenirs de radieuses journées d’hiver passées dans la lumière dorée des pièces, avec, pour vue, une neige étincelante et un ciel bleu éclatant.»

4.

«La dernière des fort nombreuses demeures de mon père, dans laquelle il séjourna plus longtemps que nulle part ailleurs, dans la simplicité qu’il se réjouissait d’avoir ainsi retrouvée. C’est là que ses cendres et celles de ma sœur ont été dispersées, au pied du grand cèdre qu’ils aimaient tant, abattu plus tard à la suite de la tempête Lothard.»

5.

«La halte traditionnelle de fin de promenade de mon père le long du lac à Vidy. Il m’est souvent arrivé, alors que je l’accompagnais, d’y partager avec lui un petit verre de Villette, un de ses vins blancs préférés»

«Le Passager du Polarlys», 1er policier sans Maigret, paraît ce 19 mai!

Pour célébrer et faire (re)découvrir l’écriture de Georges Simenon, né il y a 120 ans, son fils John Simenon, les scénaristes José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental ont choisi d’adapter en bande dessinée les romans de ce monument de la littérature du XXe siècle. Ecrit en 1930, «Le Passager du Polarlys» est le premier roman de Georges Simenon à ne pas faire partie de la série des Maigret. Alors que l’hiver approche, le Polarlys, cargo norvégien, quitte Hambourg pour le Grand Nord. Un assassinat est commis à bord. La victime est un policier. Le capitaine Petersen mène l’enquête...

Le Passager du Polarlys (Ed. Dargaud). Scénario: José-Louis Bocquet. Dessin: Christian Cailleaux. D’après le roman de Georges Simenon.

PARTICIPEZ A NOTRE CONCOURS

Envoyez un email à l’adresse (objet: Concours Simenon), ou un courrier postal (Lausanne Cités, Avenue d’Echallens 17, 1004 Lausanne) en indiquant le nom du lieu correspondant à chaque numéro de photo. Ajoutez aussi vos coordonnées postales, votre email ainsi que votre numéro de téléphone.

10 gagnants seront tirés au sort et recevront chacun l’album «Simenon, le passager du Polarlys» dédicacé par ses auteurs ainsi que par John Simenon, le fils de l’écrivain.

 

 

«Simenon et Lausanne, une histoire de cœur», l'éditorial de Grégoire Junod, syndic de Lausanne

Le 11 février 1983, pour son 80e anniversaire, la Municipalité de Lausanne rend hommage à Georges Simenon dans les salons de l’Hôtel de Ville. «Il est inscrit au contrôle des habitants, il a son nom dans l’annuaire téléphonique. Maintenant, il est "de chez nous", comme on dit familièrement». Les propos du syndic d’alors, Paul-René Martin, rapportés par 24 heures, restent d’une justesse frappante.

Simenon était, et est, «de chez nous»: Lausanne est la ville qu’il choisit à son retour des Etats-Unis en 1955, la ville où il meurt en 1989 (lire en page 7). Ses déménagements successifs, de son immense villa dite le bunker à Epalinges au duplex de l’avenue de Cour 155, puis dans la petite maison rose de la rue des Figuiers 12, n’y changent rien: il adore Lausanne, son marché, la rue de Bourg, le magasin de jouets Weber où il achète des jouets pour sa fille, le magasin de tabac Besson où il se procure de quoi bourrer ses pipes quotidiennes. En 1971, dans «La Disparition d’Odile», l’un de ses rares romans dont l’action se situe à Lausanne, c’est le conflit de génération qu’il vit lui-même avec sa fille adolescente qu’il décrit… En 1972, c’est au même quotidien lausannois 24 heures qu’il confie en exclusivité: «Je n’écrirai plus». De fait, il n’écrira plus de romans, mais 21 volumes de mémoires et souvenirs! C’est enfin au pied du cèdre qui s’élevait devant la maison rose de la rue des Figuiers que sont répandues les cendres de sa fille Marie-Jo, morte en 1978, puis les siennes en 1989.

Simenon, auteur immense, écrivain universel, star des lettres francophones, est «de chez nous» - quel plaisir, quel honneur pour la Ville de Lausanne.