Lausanne Cités: La Municipalité qui signe un accord sur la mobilité en ville avec notamment le PLR, le TCS et des associations de commerçants, la hache de guerre est enterrée?
Florence Germond: Il s’agit d’un accord inédit en Suisse. En tant que magistrate en charge de la mobilité, j’ai une vision forte pour la Ville. Elle implique certains changements dans les habitudes, mais la Municipalité essaie aussi de construire avec tous les acteurs pour trouver des consensus.
Mathilde Maillard: Nous nous sommes mis d’accord sur la hiérarchisation du réseau du routier et les limitations de vitesse concernant certains tronçons, mais la mobilité ne se résume pas à ça. Il y a d’autres enjeux comme ceux des places de parc, des aménagements urbanistiques ou encore la coexistence des modes de transport, tout ceci ne fait pas partie de l’accord et les divergences entre la droite et la gauche continueront.
Donc les prochaines séances au Conseil communal ne seront toujours pas un long fleuve tranquille…
MM: Pas forcément. Je rappelle aussi qu’à l’origine de ce compromis, il y a l’initiative «Pour un centre-ville apaisé et accessible» déposée par mon parti en février 2022 qui reprenait un postulat PLR de 2018. C’est cette initiative qui a permis ce rapprochement au fil des mois.
Vous semblez toutes les deux satisfaites, or dans chaque accord, il y a une gagnante et une perdante…
FG: Chacune a fait un pas vers l’autre, il y aura une vingtaine d’axes qui restera à 50 km/h et une vingtaine qui passera à 30 km/h, c’est équilibré. Toutefois, la Municipalité a dû renoncer à son objectif d’apaiser toutes les routes de la Ville d’ici la fin de la législature. Nous faisons donc un compromis important.
Il y aura davantage de rues qui passeront à 30 km/h, notamment aux Plaines-du-Loup, à Malley, à Chailly, à Montchoisi, à Sévelin ou encore aux Bergières, le grignotage du 50 km/h est-il inéluctable?
MM: Le PLR Lausanne ne revendique pas une ville entièrement à 50 km/h. Le 30 km/h dans les quartiers résidentiels est légitime. Cet accord permet de concentrer le trafic sur les axes à 50 km/h et de garantir l’accès aux parkings souterrains et la connexion aux autoroutes.
Dans cet accord, il est stipulé que chaque partie peut rompre cette convention à tout instant, ce pacte de non-aggression reste fragile...
FG: C’est sa fragilité et sa force. Son immense avantage est de pouvoir avancer sur les projets sans craindre les éventuelles oppositions.