Morges: la galère va continuer

- Le refus du peuple d’augmenter le prix de la vignette met en danger le contournement de Morges.
- Les élus locaux hésitent encore avant de s’affirmer avec force sur ce dossier.
- Pour la Conseillère d’Etat Nurria Gorrite, la balle est maintenant dans la camp de la Confédération.

  • A la hauteur de Morges, les embouteillages sont légion. VERISSIMO

    A la hauteur de Morges, les embouteillages sont légion. VERISSIMO

Avec le refus du peuple d’augmenter le prix de la vignette, le contournement de Morges est sérieusement remis en question. Une dizaine de jours après ce vote négatif, les élus locaux hésitent encore avant de s’affirmer avec force sur ce dossier.

«Ma réaction est partagée, explique d’emblée Claudine Wyssa, la syndique de Bussigny. Il est vrai que nous étions clairement opposé au projet de contournement tel qu’il nous avait été présenté. Mais je me rends compte avec cette votation que le peuple ne mesure pas vraiment les investissements nécessaires à toute nouvelle infrastructure. Cet aspect est plutôt inquiétant.» Cet avis politicien ne cache-t-il pas tout de même un réel soulagement? «Oui, c’est vrai que ce refus populaire retarde l’échéance de voir arriver cette autoroute sur notre territoire. La conséquence directe est que le dossier va s’endormir. En d’autres termes, le problème est pour l’instant relégué dans un placard. Tant mieux!» Pour rappel, la municipalité de Bussigny avait clairement affiché son refus du projet de contournement avant la décision du peuple en des termes plutôt directs.

Plutôt mitigé

A quelques kilomètres de là, à Crissier, on adopte un point de vue semblable, mais pour d’autres raisons. «Je suis mitigé car, en fait, cela ne change pas grand-chose pour nous, précise le syndic Michel Tendon. Evidemment que nous sommes concernés par cette décision, mais nous ne sommes pas au cœur de tout cela. En effet, d’importants travaux vont être entrepris pour élargir le goulet d’étranglement de notre commune, la mise à l’enquête est prévue pour 2015 et ce refus de la hausse du prix de la vignette ne remet pas en question cet état de fait. Des bretelles et de nouvelles sorties vont être réalisées.» Une votation qui ne change rien, même si Michel Tendon confie volontiers: «J’ai voté pour l’augmentation et je l’avais fait savoir à mes concitoyens. Je pense que c’était nécessaire pour trouver les fonds. Car je pense que ce contournement se fera de toute manière. L’argent sera peut-être pris ailleurs, on ne le sait pas encore.»

Débats retardés

A Morges, la localité sans doute la plus concernée, le syndic Vincent Jaques se dit surpris par l’ampleur du non à l’augmentation de la vignette, mais il reste convaincu que le projet de détournement reste d’actualité: «Cette votation va provoquer des retards, mais sur le fond, je reste convaincu que tout le monde souhaite que ce projet se réalise. Il faudra trouver l’argent ailleurs. La campagne n’a pas été facile et, avec le recul, on se rend compte qu’il était maladroit de ne pas indexer au coût de la vie le prix de la vignette au fil des années. De plus, certains milieux, comme le TCS, ont semé le doute quant à l’attribution de la somme supplémentaire en cas d’acceptation. C’est dommage et je regrette que la ville de Morges n’ait pas compris les enjeux de ce vote.» La votation sur l’augmentation du prix de la vignette a donc eu pour conséquence de retarder les débats sur un projet de contournement qui a déjà fait couler beaucoup d’encre depuis de nombreuses années... et ce n’est pas terminé.