Audit refusé, il persiste et signe!

SÉCURITÉ DANS LES ECOLES • Un membre de l'Association scolaire intercommunale de Morges et environs (ASIME) lance un pavé dans la mare en demandant un audit sur la sécurité aux abords des écoles à Morges. Les réactions sont partagées.

  • François Meylan estime que les écoles morgiennes ne sont pas assez surveillées. VERISSIMO

    François Meylan estime que les écoles morgiennes ne sont pas assez surveillées. VERISSIMO

«Ma conviction est qu'un pays qui ne sait pas protéger ses enfants est damné.» C'est aussi par conviction que François Meylan, ancien candidat à la Municipalité de Morges, a demandé à l'Association scolaire intercommunale de Morges et environs (ASIME) dont il est membre, de mettre sur pied la réalisation d'un audit sur la sécurité des enfants dans les écoles de la région morgienne. Si l'audit a été refusé, le combat n'est de loin pas terminé pour l'ancien fonctionnaire de police. «Lorsque j'étais policier, entre 1986 et 2001, j'ai entretenu une sensibilité particulière à la thématique de la protection de l'enfance. A partir de 2005, j'ai été choqué par une multitude de drames.»

Trop facile

A commencer par le jeudi 1er décembre 2005 avec le petit écolier d'origine turque âgé de six ans qui s'est fait tuer par trois pitbulls sur le chemin de l'école. Les disparitions d'enfants et des actes de violence entre les écoliers eux-mêmes, comme récemment en France. Les tueries ponctuelles telles que celle de décembre dernier à Newtown, aux Etats-Unis, viennent à nouveau poser la question de la sécurité relative et du niveau de sécurité réel à l'école et sur le chemin de l'école. Cela me tient vraiment à cœur. D'autre part, je trouve qu'il est beaucoup trop aisé de rentrer dans une enceinte scolaire dans notre région. Par exemple, en Italie, on n'entre pas dans une école sans montrer patte blanche.» Un avis que ne partage pas totalement Daniel Buache, municipal en charge de la sécurité à Morges: «Nous sommes régulièrement présents aux abords des écoles, nous y faisons également des visites. Nous n'avons jamais eu de demandes pour y renforcer la sécurité, en tout cas pas encore...»

Vigilance de mise

L'idée d'intégrer des caméras à l'entrée des établissements scolaires ne séduit toujours pas le municipal: «Je pense que c'est inutile. De plus, si des choses doivent être faites, c'est du ressort des écoles et non de notre responsabilité. Même si je tiens à rappeler que nous restons vigilants. Comme c'est le cas depuis l'ouverture du centre de requérants d'asile.» Dans tous les cas, de nombreuses questions restent encore sans réponse: quel est le vrai niveau de sécurité sur le chemin de l'école, dans le préau de récréation et lors de la classe? Durant les classes enfantines, la porte principale est-elle verrouillée? La police est-elle régulièrement présente? Des mesures de préventions sont-elles envisagées à l'endroit des risques inhérents aux réseaux sociaux (Facebook, prise de photo inopinée etc.)?A l'échelle cantonale, Pierre Jaccard, directeur adjoint de l'enseignement obligatoire, relève la nécessaire discrétion des autorités. «Depuis 2010, pour les écoles, nous avons débuté une réflexion de fond sur ces questions avec les organes en charge de la sécurité. Certaines mesures sont prises mais pour qu'elles soient efficaces, elles doivent rester discrètes, donc nous ne pouvons les publier. Ces enjeux de sécurité sont finalement d'ordre culturel et interrogent la manière dont on souhaite maintenir ou non l'ouverture de l'école sur son environnement direct.»