La vigilance reste de mise

- Contrairement aux prévisions, l'année 2012 a été bonne pour la plupart des entreprises du canton.
- Les mois à venir s'annoncent toutefois mouvementés, avec un risque de voir le chômage augmenter.
- Pour parvenir à tirer son épingle du jeu, le canton de Vaud doit miser sur la compétitivité et créer de la richesse.

  • Pascal Broulis se veut plutôt rassurant pour l'année 2103.

    Pascal Broulis se veut plutôt rassurant pour l'année 2103.

Comment prévoir la conjoncture économique de l'année à venir? En ces temps incertains, la réponse n'est pas aisée. Commençons donc par ce qui est établi. Contrairement aux prévisions, les firmes vaudoises ont globalement bien terminé l'année. La marche des affaires 2012 est jugée bonne ou excellente par 41% des entreprises sondées, contre 30% il y a six mois, relève la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie (CVCI) dans son enquête conjoncturelle. En revanche, 18% d'entre elles l'estiment médiocre ou mauvaise. Pourtant, un nuage sombre plane sur la confiance des sociétés.

Créer de la richesse

Après une légère baisse attendue au début 2013, les entreprises s'attendent ainsi à une nette détérioration à partir du deuxième trimestre. Celle-ci devrait particulièrement toucher le secteur de l'industrie. Pascal Broulis, le conseiller d'Etat vaudois en charge des finances, se montre toutefois prudent: «Le risque pour 2013 est celui d'un ralentissement de l'économie. Dans la région même, malgré les leçons apportées par les cas de Novartis ou de Merck-Serono, la tentation de la décroissance reste diffuse et exploitée par certains partis. Hors de nos frontières, la situation de l'Union Européenne continue à se fragiliser et, lorsqu'un grand voisin et partenaire va mal, ce n'est naturellement pas sans conséquences pour nous.» Le Grand Argentier souligne toutefois que les fondamentaux restent bons, avec un budget vaudois de concorde voté pratiquement à l'unanimité du Grand Conseil et une attention continue à nos investissements. «En 2013 il faudra continuer à œuvrer à la diversification économique, aux conditions-cadres fournies, notamment aux sociétés étrangères facilement délocalisables, ajoute-t-il. Bref, il faudra continuer à créer de la richesse, seule manière d'assurer la pérennité des prestations de l'Etat.»

Un avis contrasté

Un avis contrasté que partage Jean-Pascal Baechler, conseiller économique à la Banque Cantonale Vaudoise (BCV): «Selon les données publiées en novembre, une croissance de 1,7% est prévue dans le canton en 2013. Globalement, le canton de Vaud, comme la Suisse, résiste bien à la récession qui touche la zone euro même si, par rapport à 2010 et 2011, une baisse de régime est visible. Mais c'est sans commune mesure avec la situation de plusieurs pays qui sont, pour certains, depuis plusieurs années en récession». Selon le scénario actuel, Jean-Pascal Baechler estime que 2013 pourrait être légèrement meilleure que 2012. Ce scénario inclut une détente de la situation dans la zone euro, notamment grâce à l'action de la Banque centrale européenne. Cependant, la situation reste empreinte d'incertitudes.La question du débat budgétaire aux Etats-Unis constitue un autre facteur de risque.» Christophe Reymond, directeur du Centre Patronal de Paudex, ne manque pas d'optimisme également lorsqu'il évoque ses prévisions pour les mois à venir: «Nous sommes sortis d'une bonne année 2012 qui verra les entreprises annoncer de bons résultats pour la plupart. Plus de 7000 nouveaux postes de travail ont été créés dans le canton. La forte demande intérieure a maintenu une telle santé économique et, sauf coup de théâtre dans la zone euro, l'année qui vient s'annonce aussi bonne. D'autant que les perspectives aux Etats-Unis et en Asie sont encourageantes. La dynamique est donc favorable.»

 

Optimisme pour la Côte

La conjoncture va-t-elle se détériorer sur la Côte? Vincent Jaques, le syndic de Morges, ne l'entend pas de cette oreille: «Je suis confiant. L'année écoulée a été difficile, mais certains indicateurs me laissent penser que 2013 sera meilleure. On peut même espérer de la croissance. Dans tous les cas, on ne s'installera pas dans un régime d'austérité. Mais il convient de rester prudent, car les cycles économiques sont très serrés.» Même constat pour Xavier Michel, président fondateur du Centre de rencontre des entrepreneurs de La Côte (CRELAC): «Vu la croissance positive en 2012, l'année à venir s'annonce bonne. Et avec la pression fiscale chez nos voisins, je pense que beaucoup d'entreprises vont venir s'implanter chez nous. C'est une excellente chose.»