Il y a ceux qui, comme l'écrivain Frédéric Beigbeder, vouent le livre numérique aux gémonies: «La dématérialisation, c'est la destruction du livre.» Vade retro, satanas! Et il y a ceux pour qui ce support de lecture constitue, au contraire, une opportunité à saisir. De la taille d'un livre de poche, pesant en moyenne moins de 200 grammes, la liseuse tient aisément plus de deux semaines alors qu'une tablette tactile nécessite une recharge tous les 3 ou 4 jours. Objet nomade par excellence, elle peut stocker plus de 1000 ouvrages.
Une révolution en marche
Qu'elles fascinent ou affolent, ces petites ardoises high-tech représentent une révolution technologique en marche. Qui, comme souvent, trouve un terroir fertile aux Etats-Unis: les livres numériques y sont en moyenne 30% moins chers que leurs versions papier; ils représentent 10% du chiffre d'affaires de l'édition. Normal que l'Europe suive la voie. Un signe qui ne trompe pas: le catalogue de titres numériques en langue française s'étoffe de manière significative. Très réticents au début, les éditeurs francophones ont fini par passer des accords permettant une distribution électronique des œuvres qu'ils possèdent. Ainsi, la Fnac propose environ 80'000 titres en français, plus de 60'000 s'agissant de Payot et près de 35'000 en ce qui concerne Amazon.
Prix attractif
Une augmentation de l'offre qui s'est par ailleurs combinée avec l'arrivée, en 2011, de liseuses performantes, dont le prix reste très attractif. C'est notamment le Sony eBook Reader (199 fancs, prix conseillé), le Bookeen Cybook Odyssey (200 francs), le Kobo Touch by Fnac (229 francs), ou encore le Kindle Fire d'Amazon (249 francs). Des enseignes qui, contrairement aux pronostics, résistent encore et toujours à l'invasion des tablettes tactiles. Leur potion magique? Un look coloré et des nouvelles fonctionnalités: un écran tactile affichant les couleurs, une encre électronique garantissant un confort de lecture, une navigation web, la possibilité de télécharger en wi-fi les premières feuilles d'un ouvrage avant de décider de l'acheter, de marquer sa page en cours, de vérifier un mot grâce aux dictionnaires intégrés ou d'écouter de la musique. Apple, avec son iPad 2 dès 429 francs, n'a qu'à bien se tenir.