Deux poids, deux mesures…

Tolérés le jour, chassés la nuit… A Lausanne, les Roms ne savent plus très bien sur quel pied danser. En janvier 2011, le Conseil communal rejetait une proposition de l'UDC qui demandait l'interdiction de la mendicité. Certains craignaient alors de voir un afflux de mendiants débarquer dans la capitale vaudoise. Marc Vuilleumier, municipal en charge de la sécurité se voulait alors confiant et rassurant. Dans nos colonnes, il déclarait alors: «Pour pouvoir gagner un peu d'argent, les mendiants savent très bien qu'ils ne doivent pas être très nombreux. Il y a une sorte d'auto-régulation qui se met en place naturellement».Les Roms se donc trouvé des abris de fortune. Une place au Sleep-In quand le centre n'est pas complet, un bout de trottoir le plus souvent. Puis, les cabanons de jardin aux Prés-de-Vidy. La Ville de Lausanne les a démolis en mars dernier. Ils ont alors squatté des abris de fortune dans le quartier de la route de Chavannes. La police vient de les déloger. Certains se sont installés dans un jardin d'une maison occupée par des jeunes en formation, dormant sous une serre. Ils y seront chassés cette semaine… «Si nous leur proposons une aire de repos, nous devrions faire face à de nouvelles arrivées massives», prophétisait le même Marc Vuilleumier il y a quelques semaines.Une politique à double tranchant qui irrite aujourd'hui bon nombre de Lausannois, lassés de subir au quotidien l'extrême misère de ces familles roms (lire en page 3). En acceptant la mendicité, l'exécutif lausannois a montré sa position. A elle aujourd'hui d'en assumer les conséquences…