Un nécessaire débat de fond

Il y a les pendulaires «classiques», ceux qui, chaque matin, prennent le train pour se rendre à leur travail. A Genève, à Berne, à Neuchâtel ou... ailleurs! Et qui rouspètent contre leurs retards, devenus habituels, ou encore contre la saleté des wagons et le manque de convivialité des contrôleurs. Et puis, il y a les pendulaires moins «classiques», ceux qui viennent de France voisine travailler à Lausanne, mais qui n'empruntent pas le train pour cela, mais le bateau.Aujourd'hui, eux aussi rouspètent. Ils se disent très fâchés par l'annonce faite par la Compagnie générale de Navigation, la CGN, de vouloir supprimer les Navibus qui relient Lausanne à Thonon. Ou plus exactement de vouloir supprimer ses courses les plus fréquentées, celles du matin et du soir, à l'heure justement où ces vedettes rapides transportent le plus grand nombre de transfrontaliers qui se rendent, ou rentrent, de leur boulot. La raison? Ces unités sont trop petites. Les gens s'y entassent. Elles seront remplacées par des bateaux plus grands, mais... beaucoup plus lents!Les frontaliers ne contestent pas le fond de la décision. Mais dénoncent ses conséquences en termes d'horaires notamment. La direction de la CGN reconnaît une décision un peu rapide. Mais elle se dit prête à discuter. Une réaction qu'on ne peut que saluer, mais qui n'occultera pas un nécessaire débat de fond avec, à la clé, cette question fondamentale: comment assurer une vraie mobilité lacustre alors que les usagers de la CGN sont de plus en plus nombreux et que le phénomène va aller grandissant? (lire en page 3).