Une pétition contre l'inaction

RIANT-MONT • Seringues ensanglantées, préservatifs usagés, lames de rasoir: la situation reste toujours difficile à Riant-Mont. La récolte de signatures incitant la Municipalité à réagir bat son plein, alors qu'une interpellation vient d'être déposée par la droite au Conseil communal.

  • Toxicomanes et dealers profitent des escaliers discrets, qui relient la rue du Tunnel à Riant-Mont, pour faire leurs affaires.

«Dans ce dossier, la Municipalité brille par son inaction et la police est impuissante. Tout cela doit changer, nous en avons marre d'attendre en vain!», c'est par cette phrase que les habitants de Riant-Mont expliquent la pétition qu'ils viennent de lancer pour retrouver la sérénité dans leur quartier. Il y a quelques semaines, ils ont alertés médias et autorités pour dénoncer les nuisances engendrées par les toxicomanes.Seringues ensanglantées, préservatifs usagés, lames de rasoir et emballages de médicaments jonchent les escaliers qui relient la rue du Tunnel et la colline de Riant-Mont, ainsi que la place de jeux pour enfants située non loin.

Zone de non-droit

Si la situation a toujours existé, elle a pris, depuis quelques mois, des proportions inacceptables. A tel point que nombre de riverains n'osent plus emprunter ce passage. «Outre l'insécurité, il y a toujours un risque de se blesser avec une seringue qui traîne ou une lame de rasoir. Avec des enfants, c'est impensable», souligne une maman.«Quand je lis que le syndic affirme ne pas être au courant de la situation, cela me révolte. C'est volontairement fermer les yeux sur un problème qui existe depuis longtemps», souligne Marie*. Cette jeune femme connaît bien le quartier. Elle y réside depuis plus de 15 ans. De ses fenêtres, elle assiste chaque jour aux affaires entre les dealers et les toxicomanes. Que pense-t-elle de la solution évoquée par le municipal Oscar Tosato, celle de fermer le passage? «Ce serait déplacer le problème plus loin et faire subir cette situation à d'autres Lausannois, affirme-t-elle. La solution? Ce n'est pas à nous de la trouver mais aux autorités communales.»

Déjà 300 signatures

A l'origine de la pétition, le comité «Défendons Riant-Mont» a déjà récolté plus de 300 signatures en quelques jours et il n'entend pas en rester là. Il bénéficie d'appuis politiques solides. Habitant le quartier, Nicolas Tripet, secrétaire général du parti libéral vaudois, figure dans le comité.Au Conseil communal, l'élu radical Mathieu Blanc a déposé une interpellation, le 20 juillet dernier, demandant à la Municipalité d'agir concrètement. «Il est intolérable que des zones de non-droit existent à Lausanne et que l'insalubrité gangrène des parcs pour enfants. Les habitants de ces quartiers ont le même droit que les habitants d'autres quartiers de Lausanne à jouir d'un environnement calme et sûr», souligne Mathieu Blanc dans son interpellation.

Menaces

Depuis la médiatisation du problème, de nombreux habitants sont sur leurs gardes. Regards insistants des dealers, containers brûlés, certains y voient des menaces à peine voilées. Il se murmure même que certaines personnes dans le quartier n'auraient aucun intérêt à ce que cela s'arrête…Le comité, lui, poursuit sa quête de signatures jusqu'au début du mois de septembre.

*Nom connu de la rédactionLa pétition est disponible sur www.defendons-riant-mont.ch