Alain Burnand: debout après l'infarctus

TEMOIGNAGE • Grande figure du protestantisme vaudois, le pasteur Alain Burnand, 87 ans, se relève d'un infarctus qui l'a terrassé en novembre dernier. Rencontre en marge de la sortie de son livre qui relate l'incident sur le mode d'un «journal cardiologique».Connu pour avoir été maître de chœur de la Croix de Camargue, aumônier au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) puis à la clinique La Source à Lausanne, le pasteur Alain Burnand vient de survivre à un infarctus. Au cours de son hospitalisation, il a noté ses joies et ses craintes réunies aujourd'hui dans un livre: «Vous imaginez une localité brusquement mise en alerte par un bloc de roches en équilibre fragile juste au-dessus des maisons. Il a dégringolé et, cent mètres avant l'à-pic, s'est bloqué grâce à un tronc de sapin. Cure-dent minuscule, ce résineux paralyse la folle plongée du caillou. Reportage TV, commentaires des officiels... au bout de 48 heures, l'actualité l'oublie. Mais ça ne modifie ni le poids du mastodonte ni la fragilité du végétal. Eh bien, nous en sommes là», a-t-il notamment couché sur papier.L'homme qui a longtemps réconforté les personnes hospitalisées s'est ainsi retrouvé d'un coup de l'autre côté du rideau... De retour dans ses murs de la «Coquarde», la maison familiale d'Ecublens, et porteur aujourd'hui d'un pacemaker, il témoigne volontiers de ce qu'il a traversé. Et parle naturellement de ses convictions chrétiennes. Il évoque alors ces trains de montagne, «ces convois qui comprennent une troisième voie médiane entre leurs roues qui les aide à surmonter les pentes les plus abruptes... et à ne pas dérailler ou patiner dans les descentes. La foi, c'est ça, c'est la crémaillère.» Et de poursuivre, le sourire dans les yeux: «Regardez nos mains: elles sont faites pareil, pour s'emboîter l'une dans l'autre, comme les dents de métal dans le rail supplémentaire des trains qui sillonnent les hauteurs...».

Alain Burnand, «...d'un infarctus», Editions Favre, 2012. Alain Burnand sera à l'antenne le dimanche 19 août à 20h dans l'émission Hautes Fréquences de RTS La Première.