Nos «amis» qataris

C'est un chantier qui traîne en longueur. Le Royal Hôtel Savoy, fleuron de l'hôtellerie lausannoise est en rénovation et ne devrait être livré que dans un, voire deux ans. Ses nouveaux propriétaires qataris ont mis la bagatelle de 100 millions sur la table pour réhabiliter le bâtiment. Résultat des courses, et c'est le cas de le dire, un nouveau 5 étoiles sur le marché à l'horizon 2015 et un concurrent qui ambitionne clairement de chahuter le Beau-Rivage et le Lausanne-Palace, les 2 autres 5 étoiles de Lausanne.Alors bien sûr, chacun de ces deux établissements a des arguments à faire valoir, qui la beauté des édifices ou la qualité de l'offre de restauration, qui la proximité du lac etc, etc. Et leurs deux directeurs, s'ils prévoient des perturbations se déclarent confiants pour l'avenir, misant sur un élargissement final de la clientèle plutôt que sur une concurrence acharnée dans un marché restreint.Sauf que c'est bien mal connaître nos «amis» qataris. Ces hommes du désert disposent de deux ressources quasi-infinies, un matelas de pétrodollars qui ne cesse de s'épaissir au fil des années, et une patience à toute épreuve. Deux ressources qui les conduiront à attendre le temps qu'il faudra pour rentabiliser leur investissement. La preuve: l'incroyable délai - plusieurs années! - accordé au chantier de rénovation du Savoy, là où tout autre investisseur se serait rongé les sangs! Si la guerre des palaces lausannois est bel et bien déclarée, ce n'est qu'après de longues années que nous en connaîtrons l'épilogue.