Election par le peuple: RDV dans 50 ans?

  • Le peuple, ultime recours?

    Le peuple, ultime recours?

Faire élire le Conseil fédéral, non plus par le Parlement, mais par le peuple: une idée nouvelle? Pas du tout! Un très vieux serpent de mer de la politique suisse! Déjà, les pères fondateurs de 1848 avaient sérieusement envisagé cette idée. Et puis, sous forme d'initiative, elle est venue deux fois sur la table: en 1900 et en 1942. Dans les deux cas, c'était la gauche qui voulait la réforme.Une observation attentive, canton par canton, des résultats de la votation du 4 novembre 1900 montre que les nombreux cantons ayant voté oui (Fribourg, Valais, cantons primitifs de Suisse centrale) étaient de cette Suisse catholique qui, 53 ans seulement après le Sonderbund, ne se sentaient pas encore pleinement représentés à Berne. Donc, la réforme du mode électoral comme moyen protestataire, chez ceux de nos compatriotes qui se sentaient encore en marge de l'officialité fédérale.

«Non» probable

En 1942, même scénario. Nous sommes en pleine guerre mondiale, et ce sont les socialistes qui veulent l'élection par le peuple. Ce sera non, comme la première fois. L'année suivante, le parti socialiste, en la personne d'Ernst Nobs, aura son premier conseiller fédéral, puis deux en 1959, l'affaire était réglée, ils étaient rentrés dans le rang, réformer le système ne les intéressait plus.Le 9 juin 2013, nous votons sur une initiative de l'UDC. Premier parti du pays, certes, mais avec un pied dans l'opposition depuis la non-réélection de Christoph Blocher (2007). Une nouvelle fois, l'appel à l'élection de l'exécutif fédéral par le suffrage universel provient d'un mal-être, d'un mécontentement, d'un sentiment de mise en marge. Un non, dans les urnes est fort probable. La question de représentation des minorités latines (Romands et Tessinois) n'est, aux yeux de pas mal de monde, pas réglée à satisfaction. En cas d'échec: prochain rendez-vous dans cinquante ans ?