La révolte des clubbers

La révolte gronde. Elle se concrétisera ce vendredi 11 octobre par une manifestation dans les rues de Lausanne. Où exactement? Sous quelle forme? De quelle manière? Ses instigateurs, fédérés sous la page Facebook «Touche pas aux nuits lausannoises», ne le disent pas. Tout au plus précisent-ils que la manifestation prévue sera celle du peuple de la nuit, qu'elle se veut dansante et pacifique et, qu'à cette occasion, une vingtaine d'établissements publics de la ville resteront fermés toute la nuit en guise de soutien à leur démarche.

Quelques mois après l'entrée en vigueur des mesures destinées à pacifier les nuits lausannoises et qui, pour la plupart, ont eu pour conséquences de serrer la vis aux discothèques ou autres bars, la contestation se fera donc dans la rue. Les clubbers, comme les patrons des établissements incriminés, les petits, ceux qui risquent de souffrir le plus, ont donc décidé de réagir à ce qu'ils considèrent être une injustice. En prenant le risque que la manif annoncée ne dégénère.

Reste le fond du problème, soit la nature même des mesures envisagées par la Municipalité. Sont-elles trop dures, vont-elles trop loin comme le ressassent les acteurs de la nuit? A Berne et Genève, confrontées au même problème, les autorités ont préféré assouplir les règles plutôt que les durcir. Lausanne chercherait-elle donc à se démarquer en pratiquant une chasse aux sorcières? Grégoire Junod s'en défend. L'ampleur et la manière dont se déroulera la manif de vendredi soir pourraient soit venir le contredire, soit le conforter dans ses choix (Lire notre article).