Lutter contre la maladie

Mon ami, 56 ans, a été gravement malade. C’est un miraculé selon les médecins. Après neuf mois de maladie, il souffre encore de vertiges, de grande fatigue et de troubles de la motricité. Je supporte mal qu’il n’ait plus aucune envie de partager des moments de vie sexuelle. Que faire pour le stimuler sans l’agresser?

Vous avez de la chance que votre entente soit suffisamment bonne pour avoir eu le bonheur de survivre à cette terrible épreuve de la vie. Car la moitié des couples confrontés à un cancer en souffrent tant qu’ils se séparent à l’issue ou en cours de traitement, surtout quand c’est la femme qui est atteinte. Celui qui est malade perd sa libido, ne se sentant plus du tout désirable et rassemblant toutes ses forces pour combattre la maladie. Celui qui reste en bonne santé doit s’adapter aux faiblesses de son partenaire et apprendre à composer avec ses problèmes physiques. Sans oublier l’atteinte émotionnelle et ses répercussions sur le bien-être psychologique qui vont aussi interférer avec la vie intime et affective. Et les traitements plus ou moins lourds qui ont souvent des effets secondaires sexuels, altérent la capacité à avoir du désir, à atteindre l’excitation ou le plaisir.

Heureusement que la tendresse reste très présente entre vous et qu’elle vous permet de garder des contacts physiques réguliers. Mais vous ne parvenez pas à l’entraîner plus loin pour partager des moments d’intimité. Je vous suggère d’essayer de le réapprivoiser en douceur en lui proposant des massages. Le contact de vos mains va lui permettre progressivement de se réconcilier avec des sensations corporelles agréables, ce qui est un excellent antidote à la maladie. Explorez lentement toutes les parties de son anatomie et cherchez ce qui lui donne le plus de plaisir: vous réveillerez peut-être quelques étincelles de désir. Demandez-lui ensuite de vous offrir la réciproque. En repartant à la découverte de votre corps, il pourra recontacter sa source intérieure d’excitation tout en se connectant à la vôtre. Ainsi, vous pourrez peu à peu le stimuler sans l’agresser. Et retrouver une intimité plus charnelle, qui, je l’espère, sera source de détente et de bien-être pour vous deux.

Pour une réponse personnelle, écrivez à: Dr Juliette Buffat, GHI, CP 167, 1211 Genève 4. Joindre une grande enveloppe (18x25 cm) timbrée. Les lettres ne sont pas ouvertes par la rédaction. Ou envoyez vos questions par e-mail à l’adresse: cherejuliette@ghi.ch