La misère du monde, encore...

Il y a ces images, difficiles à chasser de nos têtes. Celles de ces bateaux surchargés qui chavirent, ou coulent, en Méditerranée, avec à leur bord des hommes, des femmes, des enfants, qui fuient la misère et la guerre. Celles aussi de ces douaniers, aidés par la police, qui n’hésitent pas utiliser la force pour bloquer ceux qui ont tout de même réussi à passer et tentent de s’installer en Europe. Scènes tragiques au sud de la France où aux abords du tunnel sous la Manche, alors qu’à l’Est on construit des murs pour stopper leur avance.

Aujourd’hui, l’Europe fait face à une crise des migrants sans précédent et on ne peut qu’être bou-leversé, indigné, révolté par cette situation. Et s’interroger aussi sur l’incurie des gouvernements qui se contentent de bloquer les frontières alors que chaque région - ou presque - est concerné. Lausanne aussi! Un Eldorado même selon certains! (lire notre édito)

Alors certes, trouver une solution humainement et politiquement acceptable pour tous tient de la gageure et, pour paraphraser une citation célèbre, on ne peut accueillir toute la misère du monde. Mais, comme le rappelait son auteur, l’ancien premier ministre français Michel Rocard en 1989(!), on devrait savoir fidèlement en prendre chacun sa part. Car le problème ne se règlera pas en installant des «bureaux avancés» sur l’autre rive de la Méditerranée, où les migrants pourraient simplement - on croit rêver - déposer leur demande d’asile, comme cela a été évoqué!