Préserver le modèle suisse

Nous l’avons rencontré dans le bureau qu’il occupe, rue de la Paix, à Lausanne. Très décontracté au terme de vacances en famille qui l’ont visiblement ravi. Mais un brin soucieux aussi face aux signes inquiétants que donne l’économie mondiale en ce moment. Avec la Chine qui voit nombre de ses secteurs industriels souffrir. La Russie pénalisée par les difficultés politiques, les sanctions, le recul des prix de l’énergie et la fuite des capitaux. Ou nombre de pays émergents, à l’instar du Brésil, de l’Inde, de l’Afrique du Sud, qui voient leur croissance entravée par la stagnation de leur industrie.

Car en bon ministre des Finances qu’il est, Pascal Broulis sait bien que dans une économie mondia-

lisée, tout cela n’est pas bon signe. Il a dès lors du mal à comprendre pourquoi, ici, on s’échine de l’intérieur, et à travers de multiples initiatives (Minder, successions, Ecopop, etc.), à saper le modèle suisse en érigeant des murs qui conduisent à une baisse d’attractivité de notre pays.

Et de donner un exemple: la votation sur les forfaits fiscaux. Elle a fait perdre au canton près de 30 millions de francs. Ce qui ne veut pas dire que nous courons à la catastrophe. Car malgré cela, les finances vaudoises demeurent encore saines. Presqu’une exception helvétique, mais jusqu’à quand? D’où ce cri du cœur de notre grand Argentier: évitons d’ériger des barrières inutiles, consolidons notre politique et cessons de nous tirer des balles dans le pied! (lire notre article: «Le canton va bien, mais  la vigilance est de mise»).