Il y a de la lumière à la Pontaise

CHRONIQUE • Le Lausanne-Sport, en tête du championnat de Challenge League, n’est de loin pas au bout de son chantier. Mais le travail de Fabio Celestini essaime l’idée d’un printemps radieux.

  •  La méthode Celestini fait des merveilles. DR

    La méthode Celestini fait des merveilles. DR

Le bonheur, comme le temps, peut avoir de méchantes tendances à s’échapper. Alors quand on a le loisir d’y toucher, il n’est pas sot d’en profiter: le Lausanne-Sport est en tête du championnat de Challenge League et ça fait plaisir. Le match nul (1-1) de ce week-end à la Pontaise, face au Mont, est certes venu rappeler à quel point le chantier demeure vaste - le revers de début octobre contre Winterthour s’en était déjà chargé. Il n’empêche que l’horizon semble enfin se dessiner en clair à la Pontaise, ce qui constitue sans doute la plus jolie victoire de Fabio Celestini.

Et la lumière fut

Il y a de la joie, d’abord, parce que depuis cet été, Lausanne-Sport joue bien au football - on rappelle que c’est le but du jeu. Un simple constat qui revêt en soi quelque chose de miraculeux lorsqu’on songe au marasme dans lequel végétait l’équipe fin mars passé, lorsque Fabio Celestini en a repris les rênes. Les chevaux ne voulaient plus avancer, d’ailleurs la chariote avait les essieux brisés et Alain Joseph, président du club, se demandait avec de plus en plus de persistance ce qu’il avait bien pu faire au bon Dieu pour mériter autant de tuiles par semestre.

Et puis la lumière fut. Primo, on apaise les ego sensibles, on enterre les vieilles querelles pour enrôler un jeune technicien (il a eu 40 ans dimanche) en devenir, bourré d’idées et d’enthousiasme. Une revue d’effectif - et quelques coups de balai plus tard -, le moribond gambade. Le ballon n’arrive pas toujours où il faudrait (on reste en Challenge League), mais il vit, et bien. L’esprit est là, aussi, comme les spectateurs ébaubis de la Pontaise avaient pu le constater dès l’entame du 18 juillet contre Bienne, lorsque le LS transforma un score hautement décourageant (1-4 à un quart d’heure de la fin) en victoire (5-4), inespérée. Trois mois et demi plus tard, Lausanne est premier.

Le retour de la lumière

«Ce qui me surprend, c’est l’impression que tout cela est normal», a récemment déclaré Fabio Celestini dans 24 Heures. La normalité, finalement, c’est peut-être que Fabio Celestini ait du succès. Joueur, il a surtout connu ça, y compris dans cette bonne vieille Pontaise, où il officia à deux reprises, entre 1995 et 2000, puis lors de la saison 2010/11. Le Lausanne-Sport, on le sait, n’est pas riche en devises. Mais il véhicule désormais un message, il poursuit une exigence, avec son cœur et son cerveau. Les «Seigneurs de la Nuit», qui coiffè-rent leur dernière couronne nationale en 1965, n’ont pas encore revu le jour. Mais il y a de la lumière à la Pontaise; et ça fait du bien.